Leçon de choses
Le 21 janvier 2007
Retour à la comédie pétillante pour un passage de flambeau nostalgique.


- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Christina Ricci, Danny DeVito, Woody Allen, Jason Biggs, Jimmy Fallon, Stockard Channing, Fisher Stevens
- Genre : Comédie
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Bac Films
- Editeur vidéo : Studiocanal
- Durée : 1h48mn
- Titre original : Anything Else
- Date de sortie : 29 octobre 2003

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Résumé : La vie de Jerry (Jason Biggs) n’est pas un long fleuve tranquille. Le cas de sa fiancée, Amanda, relève de la psychiatrie : boulimique, névrosée, elle est hystérique à la simple idée que Jerry veuille la toucher et maladivement infidèle. Il lui faut également supporter sa belle-mère et son inséparable piano. Et puis il y a son agent, Harvey (Danny DeVito), un looser fini qui lui promet une carrière exceptionnelle. Seules les longues promenades avec Dobel (Woody Allen), un enseignant juif vieillissant, un brin réac, passionné d’autodéfense et complètement parano, constituent une échappatoire. Jerry écoute inlassablement son mentor lui conter ses multiples théories sur les femmes, la psychiatrie, l’art, l’Holocauste, et surtout comment sauver ce couple en perdition...
Le réalisateur : voir la biographie de Woody Allen
Critique : Tel le Beaujolais, le cru Woody Allen révèle tous les ans de nouvelles saveurs qui ne manqueront pas d’émoustiller le palais des amateurs. Sans être son meilleur millésime, Anything else se laisse déguster sans modération.
Pour son trente-troisième film, le réalisateur du farfelu Prends l’oseille et tire-toi renoue avec le genre qui l’a fait connaître : la comédie déjantée. Certes, pour Anything Else, Woody Allen n’hésite pas à cuisiner à nouveau ses vieilles recettes mais, c’est sans doute la marque des chefs, la sauce prend toujours aussi bien. Le cinéaste dote ses personnages de dialogues champagne. Du coup, toute la petite troupe d’acteurs pétille, de Christina Ricci en virevoltante actrice névrosée, en passant par Woody Allen complètement parano (qui cache un fusil chargé dans chaque pièce), à Harvey, l’archétype de l’agent paternaliste dépassé (qui simule une crise cardiaque). Signe du temps qui passe, l’acteur/scénariste/réalisateur abandonne ici le rôle du jeune looser séducteur qu’il affectionne tant à Jason Biggs (le héros d’American Pie, nous ne rêvons pas), le woody-clone parfait. Sans se risquer à des conclusions hâtives (Allen ne semble pas envisager de tirer sa révérence), on ne manquera pas d’y voir un tournant dans la carrière du cinéaste, soucieux désormais de transmettre le flambeau. Jadis jeune premier névrosé, il s’offre aujourd’hui le rôle du vieux sage, ou presque....
Coup d’œil : Petite perle extraite d’une conversation entre Dobel et Jerry : "Hier soir, seul à la maison, j’ai fantasmé sur une partie à trois avec moi, Marilyn Monroe et Sophia Loren. C’était très érotique. Et, si je ne me trompe, c’était la première rencontre de ces deux grandes actrices." Les amateurs apprécieront.