THIS is Spinal Tap
Le 21 avril 2011
Le rockumentaire de l’année, voire de la décennie. Même si le métal n’est pas votre tasse de thé, vous allez vous tordre de rire et fondre devant ce bloc d’humanité pure.
- Réalisateur : Sacha Gervasi
- Acteurs : Steve Kudlow, Robb Reiner
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Américain
- Date de sortie : 3 février 2010
- Plus d'informations : Le site du film
– Durée : 1h30mn
Le rockumentaire de l’année, voire de la décennie. Même si le métal n’est pas votre tasse de thé, vous allez vous tordre de rire et fondre devant ce bloc d’humanité pure.
L’argument : A l’âge de quatorze ans, Steve "Lips" Kudlow et son meilleur ami Robb Reiner font le serment de faire de la musique ensemble toute leur vie durant. Leur groupe de heavy metal Anvil va influencer de nombreux groupes tels que Metallica, Slayer et Anthrax. En 1982, les membres du groupe Anvil sont considérés comme "les demi-dieux du heavy metal canadien". Mais le triomphe est éphémère. Plus de 25 ans après cet épisode, le chanteur Steve "Lips" Ludlow et le batteur Robb Reiner continuent de nourrir des espoirs de gloire et de fortune. Entre la famille et les petits boulots, ils multiplient les concerts dans les bars, tentent une tournée en Europe, qui s’avère désastreuse, et enregistrent un treizième album sans le soutien d’une compagnie de disques.
Notre avis : Au milieu des années 80, le cinéaste Rob Reiner (Quand Harry rencontre Sally, Misery) tournait son premier long-métrage, This is Spinal Tap, un faux documentaire sur la vie mouvementée d’un groupe de hard rock écervelé. Irrésistiblement drôle, le film est rapidement devenu culte. 25 ans plus tard, Sacha Gervasi nous propose un autre documentaire tout aussi tordant mais cette fois-ci complètement vrai.
- © Zootrope Films
Franchement, à part les purs et durs, qui se souvient d’Anvil (« Enclume », tout un programme...) ? Le nom semble certes familier et l’on se rappelle vaguement cette anecdote sur un guitariste qui jouait avec un godemiché sur scène, mais c’est tout. Effectivement, l’Histoire du rock n’a pas été tendre avec ces pionniers du métal. Véritable référence pour les Metallica, Slayer et compagnie, le groupe n’a pourtant jamais connu le succès de ses rejetons. C’est pourquoi Gervasi, fan de la première heure et jeune roadie lors d’une tournée mémorable, a décidé de retrouver les deux membres fondateurs d’Anvil, Steve « Lips » Kudlow et Robb Reiner (à ne pas confondre !), 30 ans après les grandes espérances de leurs débuts. Et là, surprise ! Non seulement le groupe existe toujours, mais ils croient encore en leur chance de succès et prépare même un treizième album studio. C’est le début d’une sorte d’odyssée de la lose incroyable, marquée par les jobs miteux des musiciens, les concerts dans des petits clubs locaux devant un parterre réduit de fans hardcore qui boivent de la bière par le nez (si si !), une tournée désastreuse en Europe de l’Est organisée par une admiratrice incompétente, des engueulades, des problèmes d’argent, etc...
Le fait que l’histoire qui nous est contée soit réelle aurait pu déclencher une forme de sarcasme ou de pitié cynique malsaine. Mais il n’en est rien et ce sont plutôt des rires admiratifs qui nous déploient la gorge. Impossible ne pas être touché par l’immense ferveur qui anime ces deux quinquas talentueux (car ils le sont vraiment) qui ne vivent que pour la musique et dont le seul tort aura été de ne pas savoir jouer le jeu du show business alors que la gloire leur tendait les bras. Est-ce vraiment un tort d’ailleurs ? Quoi qu’il en soit, nous sommes sonnés par l’humanité débordante de ces grands ados et par la passion, au sens de souffrir pour ce que l’on aime, qui les habite. On assiste, qui plus est, à une histoire d’amitié (voire d’amour) profondément marquante. Le « casting » ne pouvait pas être plus efficace avec d’un côté l’exubérance enfantine de « Lips » et de l’autre la sagesse timide de Reiner. Voir « Lips », au bord des larmes, hurler à un Reiner boudeur un « Coz I love you man ! », après une dispute d’anthologie, est un très grand moment de cinéma.
- © Zootrope Films
On regrettera tout de même les occurrences musicales « tristes », censées souligner l’émotion de certaines situations qui n’en avaient vraiment pas besoin. Gervasi aurait dû faire confiance jusqu’au bout à cette histoire forte qui ne nécessitait aucun artifice. En revanche nous lui sommes reconnaissants d’avoir eu l’intelligence de s’effacer devant son propos et d’avoir laissé ses anecdotes personnelles avec le groupe dans le dossier de presse et non sur l’écran. Grâce à lui, et à un montage et une construction remarquable, Anvil est désormais un rockumentaire essentiel qui donne la foi, peu importe en quoi.
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’Boo’Radley 28 février 2010
Anvil, the story of Anvil - la critique
Un groupe de rockers vieillisants, parfaits "losers", tentent un énième retour. Sur ce thème, Rob Reiner a naguère réalisé une parodie hilarante de documentaire rock ("This is Spinal Tap !", 1984). La démarche entreprise par l’ancien roadie Sacha Gervasi est un peu différente car le groupe canadien Anvil -embarqué dans une nouvelle tournée catastrophe et venant d’enregistrer un treizième disque "parfait" mais refusé par tous les distributeurs- existe vraiment. Plus que de faire connaître l’un des principaux contributeurs de l’âge d’or du metal, mais resté dans l’ombre du succès, l’intérêt du film réside dans la découverte, ou la redécouverte, de deux personnages, le chanteur Steve "Lips" Kudlow et le batteur Robb Reiner (sic !) qui, outre un talent indéniable, manifestent des qualités humaines sympathiques et un entêtement jouissif à ne jamais abandonner malgré l’adversité. Comme aurait dit Mark Twain : Perce, mon ami, perce !