Coulisses du rock
Le 13 octobre 2005
Un documentaire musical exhaustif et dense qui donne à voir le milieu du rock de l’intérieur. Simplement remarquable.
- Réalisateur : Ondi Timoner
- Acteurs : Anton Newcombe, Courtney Taylor, Joel Gion
- Genre : Documentaire, Musical
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : TF1 Vidéo
– Durée : 1h47mn
Un documentaire musical exhaustif et dense qui donne à voir le milieu du rock de l’intérieur. Simplement remarquable.
L’argument : L’histoire exemplaire de deux groupes de la scène indépendante américaine vue de l’intérieur : les Brian Jonestown Massacre de San Francisco et les Dandy Warhols de Portland. Unis au départ par un même esprit de révolte et de création, par une admiration réciproque, chacun va gérer à sa façon le tiraillement entre ses aspirations artistiques et sa soif de notoriété.
Notre avis : Aux antipodes d’un film comme 9 songs (dans lequel on pouvait déjà entendre et voir les Dandy Warhols en concert) qui exploitait de la zizique rock pour mettre en valeur une passade amoureuse aussi éphémère qu’intense, Dig !, plus substantiel que prévu, ne se résume heureusement pas à une simple tournée de concerts avec de longs morceaux de musique et de furtifs commentaires en backstage. Que nenni. Ici, on plonge dans les entrailles du rock, les coulisses d’un monde impitoyable où les terribles lois du show-business et de la célébrité créent de furieuses rivalités. Ce documentaire musical, aussi exhaustif que passionnant, n’est pas uniquement destiné aux aficionados de Dandy Warhols et Brian Jonestown Massacre. Il s’ouvre aux profanes et tente de montrer, au gré d’images rares et prises sur le vif, la face cachée du miroir aux alouettes. Ou comment deux groupes au préalable amis et unis dans le même état d’esprit vont finir par se mener une guéguerre fâcheuse, histoire d’attiser les foules, les tensions et les médias. Tout un tralala ajouté au stress, à l’alcool, à la drogue. Diverses formes d’addiction qui zigouillent la raison.
Avec une rigueur qui interdit toute concession (même si certains journalistes lui auraient reproché de prendre parti pour les Dandy Warhols), Ondi Timoner dont l’excellent travail a été récompensé par un Grand prix au festival de Sundance sonde tout ce qui se trame dans les regards, les attitudes, les sourires crissants de ces musiciens rebelles et faussement tranquilles. La jalousie tacite, la peur du lendemain, l’angoisse de se perdre ou d’être corrompu par un système vociférateur. Les rivalités entre groupes musicaux constituent un phénomène cyclique (impossible de ne pas penser au conflit Beatles-Rolling Stones). Ce recueil d’images constitue une démonstration édifiante des leurres des illusions. Il serait réducteur de n’y voir qu’un documentaire musical alors qu’en filigrane, Dig ! peut être vu comme un film sur l’amitié et les rêves qui déchantent. Il ne manque pas de substance, ni de richesse, mises en valeur par une bande-son énergique et classe qui parvient à rétablir l’harmonie perdue entre ces deux groupes discordants.
Bravo donc aux Dandy Warhols et Brian Jonestown Massacre, les vrais protagonistes de cette odyssée flamboyante qui ne trouve son point d’orgue que dans la lente descente aux enfers d’Anton Newcombe, artiste atrabilaire pur et dur, nullement enclin à céder aux sirènes des maisons de disque, qui, ô paradoxe, se révèle la réelle source d’inspiration de tout ce beau monde. Il suffit de voir comment il finit dans les dernières minutes de Dig ! pour comprendre où le bât blesse...
Le DVD
Le(s) supplément(s) à ne pas rater : Pas grand-chose à se mettre sous la dent avec cette édition simple, seulement deux clips des Dandy Warhols. Curieusement, l’absence de bonus n’entache pas la qualité du documentaire tant il nous plonge dans les arcanes de ce duel d’ego démesurés. On aurait juste aimé savoir comment Anton Newcombe des BJM a accueilli cette lourde chape de plomb.
Image & son : Image parfaite avec un master qui retranscrit fidèlement l’univers poisseux des tournées des deux groupes (le grain est plus épais quand il s’agit des Brian Jonestown Massacre). Le son quant à lui laisse planer les partitions dans une belle unité sonore. C’est parfois étouffé, voire inaudible (intervention des spectateurs lors des concerts) mais tellement véridique.
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Nico18 12 avril 2005
Dig !
Il n’y a rien à dire, si ce n’est que ce film est une pure merveille ! C’est à la croisée du doc et de la fiction, entre la réalité d’une industrie et les rêves artistiques, la créativité et la mégalomanie destructrice mais tout converge vers un même résultat : un moment fabuleux !
1500 heures d’images, 7 années de tournage, compactées en 1h47 d’une épopée rock unique, vue de l’intérieur.
QUE DU BONHEUR !!!