Le 10 octobre 2016
- Réalisateur : Andrzej Wajda
- Voir le dossier : Nécrologie
Considéré comme l’un des plus grands réalisateurs polonais, Andrzej Wajda nous a quittés ce dimanche 9 octobre à Varsovie à l’âge de 90 ans. Hommage.
Andrzej Wajda, considéré comme l’un des plus grands cinéastes polonais a donc tiré sa révérence ce dimanche 9 octobre 2016 à l’âge de 90 ans. Il était hospitalisé depuis plusieurs jours à Varsovie pour insuffisance pulmonaire. Resté quelques temps dans le coma, le cinéaste ne s’est finalement pas réveillé et laisse une Pologne orpheline d’un de ses plus grands artistes du 20ème siècle.
Né en 1926, Wajda a commencé par des métiers manuels avant de s’engager dans l’armée de l’Intérieur pour lutter contre les nazis durant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il rejoint l’école de cinéma de Lodz et se fait rapidement remarquer par la critique internationale grâce à deux œuvres marquées par l’influence du néo-réalisme : Kanal (1957) et Cendres et diamants (1958), deux chefs-d’œuvre qui le placent sous les feux des projecteurs. La suite semble tout d’abord respecter la charte du cinéma communiste officiel, même si un film comme Cendres (1965), sur les guerres napoléoniennes, semble amorcer une rupture qui sera consommée par la suite.
- L’homme de fer, affiche polonaise
S’il signe quelques films superbes au début des années 70 comme Le bois de bouleaux (1970) ou encore La terre de la grande promesse (1975), la véritable cassure intervient avec L’homme de marbre en 1977. Le film, qui s’en prend ouvertement au stalinisme, semble annoncer les débuts du syndicat Solidarnosc. Il rencontre un écho national phénoménal et devient ainsi une référence du cinéma polonais. Dès son film suivant, Sans anesthésie (1978), Wajda s’en prend directement à la dictature en la dénonçant de manière subtile. Il continue dans cette voie très critique avec Le chef d’orchestre (1980) et L’homme de fer (1981) avant que les événements politiques (le régime de Jaruzelski) ne le contraignent à l’exil. Il tourne alors des coproductions internationales dans lesquelles on sent une volonté critique envers la Pologne contemporaine. Cela se sent dans Danton (1982), dans le superbe Chronique des événements amoureux (1987) et dans Les possédés (1987).
- Danton, affiche polonaise
Après la chute du communisme, son cinéma se fait plus classique et le réalisateur se donne pour but d’ausculter l’histoire polonaise dans toute sa complexité. On retiendra de cette période le désespéré Korczak (1990) et L’anneau de crin (1992). Il perd peu à peu de l’audience critique et publique, mais revient sur le devant de la scène en 2008 avec Katyn, puis Tatarak (2009) et L’homme du peuple consacré à la figure de Lech Walesa. A noter que son dernier film Powidoki n’est pas encore sorti dans les salles et devrait donc logiquement trouver son chemin jusqu’à nous d’ici quelques temps.
– Lire notre entretien exclusif avec le maître polonais, réalisé en 2010
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