Abyss T.2 - La chronique BD

Résumé :

Toujours munis de leurs « triggers », ces manettes qui leur confèrent des pouvoirs éphémères, les jeunes survivants du labyrinthe croient atteindre la surface, mais la prison qu’ils découvrent recèlent de nouveaux dangers. Quelques nouveaux survivants viennent se greffer, mais c’est surtout un nouveau monstre qui fait son apparition, aussi rusé que le héros....

© Soleil

Notre avis :

Le tome 2 de la série Abyss continue de faire avancer ses protagonistes dans un monde délabré, isolé et surtout inondé de monstruosités en tout genre, qui veulent surtout dévorer les humains mignons et appétissants.D’entrée, la couverture surprend : une tendance érotique, que bizarrement (et heureusement) on ne retrouve pas dans le reste du manga (hormis ses pages de chapitres), où on sent que l’auteur souhaite mêler Eros et Thanatos pour une ambiance dérangeante. L’influence Silent Hill n’est pas loin, mais nettement moins aboutie que les sympathiques infirmières du jeu vidéo... L’introduction d’une personnage « méchant » féminin a cependant le mérite de trouver un adversaire de taille au héros Dan, qui va devoir continuer à se creuser les méninges pour survivre et emmener avec lui le maximum de monde hors de ce labyrinthe...

Les méninges justement sont bien moins exploités que dans le premier opus. La stratégie a ici laissé place à la psychologie, les combinaisons de triggers sont plus rares, moins compliquées qu’avant, laissant même un goût amer après certaines tentatives incroyables contre les premiers monstres. Désormais, c’est la méfiance, la folie des humains qui se voit placée au centre de l’attention. Les gâchettes des héros deviennent secondaires, on oublie certains détails, comme le fait que le portable d’un des homme mort en fin du tome 1 avait averti que Dan, le héros, n’était pas digne de confiance. Cet aspect est rapidement délaissé, et les faiblesses du scénario apparaissent : le groupe des cinq se sépare, on ne sait pas si quelqu’un a bu ou mangé quelque chose (ni combien de temps s’est coulé depuis le réveil des personnages), certains sont laissés en vie, les monstres ont envie de piéger tout le monde... Bref, un peu n’importe quoi dans un nouvel environnement, celui d’une prison américaine désaffectée. Comme un niveau de jeu vidéo qui viendrait s’imposer, avec ses pièges, ses nouveaux monstres améliorés et surtout son boss final.

© Soleil

Quelques regrets sur ce tome 2, puisque la série Abyss s’écarte de son fondement, à savoir l’utilisation des triggers, pour s’intéresser davantage aux caractères de certains personnages ou monstres, quitte à perdre en « réalisme », et devenir plus le récit d’un jeu vidéo d’horreur qu’une fiction prenante et captivante.