Les dents de la meute
Le 10 février 2019
Des énigmes de squales inattendues, dans ce documentaire qui nous en apprend encore beaucoup sur un monde sous-marin décidément bien mystérieux.
- Réalisateur : Luc Marescot
- Genre : Documentaire, Film animalier
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Arte Editions
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Sortie DVD : le 5 février 2019
Diffusé par Arte le 9 juin 2018
Résumé : Le biologiste marin et photographe Laurent Ballesta part en Polynésie française décrypter les comportements de la plus importante meute de requins gris au monde.
© Laurent Ballesta. Tous droits réservés.
Notre avis : Complétant sa collection L’Odyssée des sciences, Arte Editions, propose un nouvel opus avec 700 requins dans la nuit. Laurent Ballesta n’est pas à son premier coup d’essai aquatique puisque, avec son Rencontre avec le Coelacanthe, il était parti à la découverte d’un poisson ancestral que l’on avait cru disparu depuis longtemps. Loin des eaux froides et profondes, le biologiste et marin retrouve cette fois la Polynésie française et pose ses palmes à Fakarava et dans les atolls voisins qu’il avait déjà fréquentés pour son précédent documentaire sur le Mystère Mérou et ses 18 000 poissons.
Le métrage, réalisé par Luc Marescot, est le récit, par le détail, d’une aventure scientifique à la recherche des raisons de la présence inhabituelle d’un nombre phénoménal de requins. L’occasion nous est ainsi donnée d’appréhender leurs comportements, stratégies de chasse et interactions au cours des sept semaines que dure l’expédition, avant l’apogée que constitue l’apparition de la pleine lune de juin et le rassemblement annuel de milliers de mérous pour la reproduction.
© Laurent Ballesta. Tous droits réservés.
Quelques images de synthèse, venant à point nommé ponctuer le documentaire pour expliquer l’environnement dans lequel évolue l’expédition, ne perturbent pas l’ensemble. Le reste est une plongée à couper le souffle parmi les requins gris et des requins à pointes blanches. On suit avec admiration toute l’équipe du film dans cette aventure un peu folle, et pourtant bien réelle, où les hommes se trouvent au milieu de cette horde aux dents acérées qui apparaît les ignorer, plus affairée à débusquer petits et gros poissons au sein du récif corallien qu’à mordre de l’humain.
On appréciera notamment l’incrustation de quelques impressionnantes photographies de cette faune si particulière prisent à l’occasion de cette expédition. Soulignons à ce propos, qu’il existe un ouvrage éponyme paru chez Andromède Océanologie éditions en décembre 2017 permettant de découvrir les clichés que l’on entrevoit dans le documentaire.
Enfin, le recours aux caméras à haute vitesse et à la technique du bullet time shot qui a fait la gloire de Matrix, permet de figer une action et son exploration dans les trois dimensions ; le résultat est bluffant et mérite le détour.
Bien que très classique dans la forme, et dans ce domaine bien loin des documentaires proposés notamment par la BBC et Disney Nature, cette intrigue sous-marine vaut pour sa rigueur scientifique et le regard pertinent d’un homme et de son équipe, formidables enquêteurs des fonds marins, qui n’ont pas fini de nous étonner.
Laurent Ballesta
Les suppléments :
De très nombreux compléments répartis sur deux disques dont un film d’une trentaine de minutes, réalisé par Gilles Kébaïli, s’attachant à narrer la genèse du documentaire. On pourra lui reprocher une certaine redondance avec le documentaire principal ; il permet toutefois de contextualiser ce dernier et montre à cette occasion la préparation de l’expédition, les éléments ayant fondé les choix techniques et scientifiques mis en œuvre dans le documentaire et surtout comment les hommes finissent par vaincre leur appréhension de cette meute dont les mâchoires ont fait les beaux jours des films d’horreur des années 70.
On retrouvera également quelques séquences inédites d’une durée de 11 minutes.
Les autres compléments sont d’une part, un journal de bord, composé d’une trentaine de petits films d’une durée variable de 2 à 5 minutes, et d’autre part, une série d’entretiens d’une durée similaire avec l’équipe scientifique et technique ayant participé à la réalisation du documentaire. Même si certains éléments sont faibles, ces derniers permettent d’apporter un complément d’information à qui cherche à mieux comprendre la technique utilisée pour réaliser le documentaire et les photographies. On retiendra notamment la non moins surprenante intervention sur le bruit produit par les poissons. Si, dans l’espace, personne ne vous entendra crier, en revanche dans l’eau il semble s’agir d’une autre affaire, notamment pour signaler la présence de prédateurs affamés.
L’image :
Une image qui sait rendre hommage à la beauté des lieux terrestres et marins. Ce n’est pas du Blu-ray, mais l’on mesure, si l’on compare avec son illustre aîné au bonnet rouge, les progrès techniques réalisés depuis plus de quarante ans en la matière.
Le son :
Une piste Dolby Digital Stéréo. Ici, point d’esbroufe, de la pure stéréo, suffisante pour ce documentaire, mais l’environnement aquatique n’est pas exploité à bon escient. On soulignera la présence de sous-titres en français.
© Laurent Ballesta. Tous droits réservés.
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