Clichés surexposés
Le 16 juin 2011
A la fois séduisant et repoussant, le premier film de Julie Delpy est une bluette furieusement drôle mais idéologiquement navrante.

- Réalisateur : Julie Delpy
- Acteurs : Daniel Brühl, Julie Delpy, Adam Goldberg
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français, Allemand
- Date de sortie : 11 juillet 2007
- Plus d'informations : Le site du film
– Durée : 1h36mn
A la fois séduisant et repoussant, le premier film de Julie Delpy est une bluette furieusement drôle mais idéologiquement navrante.
L’argument : Marion et Jack vivent à New York. Marion est Française, Jack, Américain. A leur retour d’un voyage à Venise qui s’est transformé en scène de ménage, ils font étape à Paris pour deux jours, surtout pour récupérer le chat que Marion avait laissé à la garde de ses parents. Ils s’installent dans l’ancien appartement de Marion, un logement minuscule dans la maison de ses parents. Jack fait ainsi leur connaissance. Les deux vieux soixante-huitards ne se soucient guère des conventions : ils se disputent même en présence d’étrangers. Pour Jack, c’est un choc culturel, d’autant qu’il ne parle pas un mot de français. Rapidement, il soupçonne Marion de lui cacher bien des choses. Comment se fait-il qu’elle rencontre un ancien amant à chaque coin de rue ?
Notre avis : Dire que l’on n’a pas aimé le premier long-métrage de Julie Delpy serait de l’ordre de la malhonnêteté ou de l’aigreur intellectuelle propre à certains critiques blasés. Mais dire que l’on a adoré serait de l’hypocrisie pure et simple. Cruel dilemme. Les spectateurs que nous sommes se retrouvent le postérieur, déjà usé par des années de cinéphilie, pris entre deux fauteuils de cinéma. D’un côté, le film de Delpy est sans doute l’un des plus hilarants de ces derniers mois, mais de l’autre, c’est également l’un des plus agaçants. La faute à une idéologie perverse indépendante de la bonne volonté de cette formidable actrice.
Une idéologie bienveillante, positive et naïve qui veut détourner les préjugés tenaces en accumulant des clichés jusqu’à l’overdose (le personnage de Delpy est d’ailleurs photographe...). Un procédé à la fois étrange et intéressant mais qui, il faut bien le dire, ne fonctionne pas du tout. Nous assistons donc à un ballet de caricatures, certes réjouissant car doté d’une grande puissance comique et rythmique, mais terriblement vain et à côté de la plaque. Ainsi Adam Goldberg, en personnage Allennien furibard et jaloux, est tout à fait savoureux, les parents altermondialistes sont irrésistibles et le milieu arty parisien est joyeusement ridiculisé. Mais la charge est trop forte, en tous cas trop peu subtile, et tout cela finit par sonner faux et creux. L’épisode du chauffeur de taxi raciste est un bon exemple de ce que l’on pourrait appeler le « politiquement incorrect » correct, c’est-à-dire le fait d’enfoncer des portes ouvertes avec une posture de dénonciation faussement rebelle. C’est bien gentil de faire sauter des fast-foods ou de parler de cul de manière crue mais cela reste de la provoc’ bon marché totalement inoffensive.
Sans le vouloir, et sans que l’on puisse vraiment le lui reprocher, Julie Delpy a donc créé un film hybride monstrueux, à la fois attirant et repoussant, drôle et énervant, qui semble fait pour le bobo de base. Une oeuvre que l’on aurait aimé adorer mais que l’on adore détester.
Norman06 26 avril 2009
2 days in Paris - la critique
L’influence de Woody Allen est manifeste pour cette œuvre fine et enlevée dans laquelle Julie Delpy à des faux airs de Diane Keaton. En dépit de quelques excès (les séquences avec les parents), cette agréable comédie est une bonne surprise et l’actrice est aussi à l’aise devant que derrière la caméra.
Frédéric Mignard 31 janvier 2010
2 days in Paris - la critique
Une délicieuse valse aux stéréotypes dans un Paris estival. Julie Delpy livre une oeuvre fraiche et spontanée, incessamment drôle !