1974, une partie de campagne - Raymond Depardon - critique

Critique : En 1974, Raymond Depardon, jeune documentariste, avait jusque-là principalement filmé des événements se situant dans des pays étrangers, et ce presque uniquement sous le format court-métrage. C’est Valéry Giscard d’Estaing qui lui demande de réaliser un long métrage documentaire sur lui. Le cinéaste lui conseille alors de faire un film centré sur sa campagne électorale.

C’est une idée de modernité qui a conduit le futur président à faire réaliser un film dédié à sa démarche politique. Le procédé, nouveau en France, a déjà été utilisé aux États-Unis, notamment par Kennedy en 1960.
Depardon, qui a déjà sa patte, ne va pas faire un film à la gloire de son modèle, mais n’en fera pas non plus une charge contre. Suivant au plus près son sujet, en perpétuel déplacement électoral, il va révéler un candidat type qui finalement se rompt à l’exercice comme les autres candidats : discours devant un public conquis d’avance, des poignées de main à l’envi, des photographies posées et la traditionnelle dégustation de produits locaux. Rien de bien original.
Le personnage n’est pas franchement antipathique, mais assez froid et volontiers solitaire. Même au moment de sa victoire.

Toujours est-il que cet intéressant document, qui avec le recul prend une saveur particulière, un petit côté "vintage", a été interdit de diffusion par VGE lui-même jusqu’en 2002.