You, my joy : "truck driver" à la russe

Ambiance en gris et noir pour la première fiction d’un cinéaste russe à la riche filmographie documentaire, et qui nous plonge dans les déboires ordinaires d’un chauffeur routier.

L’argument : Le quotidien sordide de Georgi, un chauffeur routier russe. Une parabole sur la déliquescence d’un pays.

Notes : Entre You, my joy et la suite de Soleil trompeur, les cinéastes russes ont la côte, et il souffle cette année sur la Croisette un fort vent d’Est. Pourtant, de Nikita Mikhalkov à Sergei Loznitsa, il y a un monde : cette fable sociale est la première fiction d’un jeune cinéaste né en Biélorussie, et dont le travail documentaire, entamé depuis 1996 avec son premier film Today we are going to build a house, lui a valu une reconnaissance notoire dans des festivals à travers l’Europe.

© Kinofilm

You, my joy s’annonce comme un film âpre, où la brutalité du quotidien et les contradictions de la société russe contemporaine viennent frapper l’écran de plein fouet. Au vu de l’expérience du cinéaste, on ne doute pas que ce premier passage au récit fictif sera, sinon réussi, au moins riche d’une certaine maturité filmique. Reste à savoir qui, de l’ogre Mikhalkov ou de la voix discordante Loznitsa, portera le plus haut au Festival l’emblème d’une cinématographie de l’Est qui a toujours su nous étonner par sa subtilité et sa complexité.