World War Wolves Tome 1- La chronique BD

Résumé : Un mal mystérieux ronge les États-Unis et transforme une grande partie de la population en loups-garous. Ce fléau est terriblement efficace dans la décimation de la population américaine. Cette dernière est contrainte de quitter les grandes villes, particulièrement touchées par cette horde qui profite de ce garde-manger, et elle se réfugie dans de petites communautés autonomes et fortifiées. Pendant que la population essaye de s’organiser, les loups-garous font de même et dans certaines villes naissent des contres sociétés lupines. Terrifiants seuls, l’idée d’une nation lupine organisée laissent présagée du pire.

Notre avis : Jean Luc Istin et Kyko Duarte s’essayent au comic book avec ce World War Wolves en surfant sur le vague des récits survival sur fond d’invasions zombies ou vampires. Ici l’innovation vient de l’ennemi : les loups-garous. Mise à part ce point, on ne peut s’empêcher de voir le spectre de World War Z et Walking Dead derrière ce choix du survival, du noir et blanc et du format comic book. C’est indéniable pourtant ce simple changement d’ennemi apporte une petite touche de différent qui doit permettre à World War Wolves d’avoir sa place parmi les titres ayant déjà fait leurs preuves.

Les loups-garous changent en effet beaucoup de choses. Ce sont des hommes, avec leur esprit d’homme, seulement ils n’hésitent pas à renoncer à la compassion et ce qui les rattachent au reste de l’humanité. Ils écoutent leurs instincts de formidables chasseurs. Cela en fait d’impitoyables ennemis capables de s’infiltrer au milieu du reste des hommes. C’est d’ailleurs ce qui leur a permis de proliférer aussi facilement : un seul loup-garou dans une ville et en quelques mois la moitié de la population est contaminée. Parce que bien sûr ils sont contagieux, comme si les choses ne suffisaient déjà pas ! On n’est pas sans penser à 30 jours de nuits en lisant ce premier tome. Ce récit illustre littéralement l’expression du philosophe Hobbes : « L’homme est un loup pour l’homme ».

Au-delà de ce nouvel ennemi encore peu utilisé, le choix de la narration est assez important. Ici, ce choix s’est porté sur une histoire chorale, offrant les points de vue de plusieurs personnages, humains précisons-le, dans différents lieux et différentes situation vis-à-vis de la menace lycanthrope. On suit donc la confrontation de ces personnages confrontés tantôt à la crise familiale tandis qu’un loup s’infiltre dans la bergerie, tantôt à la naissance et l’affirmation d’une organisation des loups-garous et le conflit inévitable que cela implique, tantôt la vie comme esclave au milieu des loups garous et à côté de leur « garde-manger ». Que de charmantes perspectives annonçant des évolutions psychologiques a priori intéressantes dans l’avenir. Le choix de placer des articles de presse, et des pages de « témoignages » de l’apparition des lycanthropes est aussi intéressant. Cela nourrit le fond de l’histoire tout en permettant de bien marquer le changement de personnages.

Le choix graphique s’est quant à lui porté sur un noir et blanc soigné qui colle parfaitement à l’ambiance. Le travail est assez remarquable et doit permettre de distinguer cette nouvelle série des autres survival. La patte est certes discrète au milieu de tous ces blockbusters comme World War Z ou Walking Dead, dont l’influence est indéniable, mais assez marquée pour que World War Wolves ne soit pas classé trop rapidement comme une énième tentative palote dans le genre. Le début est peut être un peu lent mais la base proposée par ce premier tome est intéressante.