Ultramoderne solitude
Le 10 janvier 2007
A Casablanca, ville contradictoire, le destin de quelques personnages solitaires. Variation sur les genres et les tons dans ce film qui manie avec bonheur l’art de la rupture.
- Réalisateur : Faouzi Bensaïdi
- Acteurs : Faouzi Bensaïdi, Nezha Rahil
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Marocain
- Date de sortie : 10 janvier 2007
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– Durée : 1h39mn
A Casablanca, ville contradictoire, le destin de quelques personnages solitaires. Variation sur les genres et les tons dans ce film qui manie avec bonheur l’art de la rupture.
L’argument : Casablanca, une ville de contrastes, moderne et archaïque. Kamel est un tueur à gages qui reçoit ses contrats par Internet. Il a coutume d’appeler Souad, une prostituée occasionnelle, pour faire l’amour après ses exécutions. C’est souvent Kenza qui décroche. Elle est agent de la circulation, responsable du plus grand rond-point de la ville. Bientôt, il tombe amoureux de cette voix et part à sa recherche.
Hicham, un hacker professionnel qui rêve de partir en Europe, infiltre par hasard les contrats de Kamel...
Notre avis : Retour derrière la caméra, après le remarqué Mille mois de Faouzi Bensaïdi. Avec WWW, what a wonderful world, il installe son récit à Casablanca et à travers une poignée de personnages, il entreprend de présenter les différents visages d’une ville prise entre traditions et modernité. On va ainsi des quartiers les plus délabrés de la périphérie à ceux ultra high-tech du centre, en passant par les lieux les plus intermédiaires. Circulation d’ailleurs symbolisée par un rond-point et surtout pas les personnages suivis, aux motivations diverses et plus ou moins en accord avec la société (une policière, un tueur à gages, un jeune homme qui filoute pour émigrer et une prostituée). Tous souffrent de solitude et échouent à se rencontrer. Tous ont un rêve (aimer, partir...), aucun ne l’atteint. La vision du réalisateur n’a donc rien d’optimiste : la société se modernise, les individualités s’affirment (notamment celle des femmes, personnages très positifs et bien écrits). Mais au prix d’une solitude croissante.
Faouzi Bensaïdi s’amuse avec le cinéma. Mélangeant les genres, jouant avec les codes, multipliant les variations de tons (comique, ironique, tragique, lyrique, poétique) et les ruptures, son film fait la part belle aux décalages et aux contradictions. Peut-être un peu trop pour être totalement cohérent. Mais son plaisir et les multiples talents réunis (outre ceux déjà cités, ajoutons la grande qualité de l’interprétation) suffisent à nous faire passer un très agréable moment.
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