Le 22 mars 2017
Par le photographe de renom Edward Burtynsky, un documentaire qui ne manque pas d’arguments sur la gestion de l’eau désastreuse par l’homme en quête perpétuelle de croissance...
- Réalisateurs : Edward Burtynsky - Jennifer Baichwal
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Canadien
- Editeur vidéo : Wild Side Video
- Durée : 1h32mn
- Plus d'informations : Le site de l’artiste
L'a vu
Veut le voir
– Sortie DVD : le 24 juin 2015
– Sortie dans les salles canadiennes en octobre 2013
Résumé : Watermark est un documentaire qui nous entraîne aux quatre coins du monde afin d’explorer notre relation avec la ressource la plus importante de la planète : l’eau. À travers différentes histoires et de multiples paysages somptueux, le documentaire évoque de manière inédite l’empreinte de l’eau sur la planète. Il met l’accent sur l’impact négatif de l’homme, qui, en « maltraitant » ce bien fondamental, hypothèque de manière irréversible le futur de nos enfants et de l’humanité toute entière…
Notre avis : Pour ceux qui n’auraient pas eu l’occasion de feuilleter l’un de ses ouvrages ou de contempler ses œuvres dans un musée, il est désormais possible de partir à la rencontre de l’univers d’Edward Burtynsky grâce à la sortie du DVD Watermark – L’empreinte de l’eau. Creusant le sillon qu’il avait tracé en 2006 avec Paysages Manufacturés, son autre documentaire multi primé, le photographe, réalisateur et producteur, poursuit son périple autour du Monde.
Ce documentaire s’inscrit très clairement dans les pas de ses prédécesseurs de renom que sont Koyaanisqatsi, Baraka, ou le récent Samsara tant par la thématique que par le traitement de l’image. Il met en exergue l’activité humaine et surtout les conséquences de cette dernière sur la Nature en s’appuyant sur un très bel usage d’images fortes prises au quatre coins de la planète. Il n’est pas non plus sans rappeler Home de Yann Arthus-Bertrand.
(C) Wild Side Vidéo
A priori, on pourrait reprocher au réalisateur un certain manque d’originalité. Si tel devait être le cas, on le lui pardonnerait tant le message qu’il véhicule semble indispensable, notamment au regard des résultats des différents sommets planétaires sur l’environnement qui s’enchaînent. Il n’en est cependant rien.
En effet, Edward Burtynsky se démarque des récentes productions en la matière en affirmant une vision qui lui est propre. Il privilégie une seule thématique : celle de l’eau. Il permet ainsi au spectateur de se focaliser sur ce bouleversement majeur, ce changement de paradigme, qui est apparu avec l’agriculture. Alors que l’eau avait formée l’Homme, ce dernier tente, pour assouvir ses besoins de plus en plus grands, de la dompter, de l’asservir et de la façonner selon ses désirs pour donner aux déserts, notamment californiens ou texans, l’illusion de vertes terres. On retiendra surtout que l’apprenti sorcier, incapable d’une gestion à long terme ou d’une vision globale, ne fait qu’arroser les terres arides en aval pour mieux assécher en amont les anciennes terres humides. Les images du Lac Owens en Californie ou des puits à degrés du Rajasthan sont édifiantes en la matière.
(C) Wild Side Vidéo
Il donne la parole aux différents spectateurs de ces bouleversements climatiques. Ainsi sont conviés devant la caméra : victimes de l’asséchement du fleuve Colorado, couples de scientifiques conteurs des secrets climatiques enfouis dans l’eau gelée des pôles terrestres ou ancien habitant de Californie chassé par l’appétit de quelques promoteurs en mal de domestication de fleuves. La parole de ces intervenants est mesurée ; on lui saurait gré de cette économie de moyen là où Arthus-Bertrand avait péché par excès nous assenant de chiffres.
L’ensemble forme donc un tout cohérent et permet, d’un pas lent mais décidé, en illustrant, encore et encore, les égarements de l’Humanité en matière de gestion de l’eau, de pousser le spectateur à la réflexion.
LE DVD
Les suppléments :
Le DVD propose environ 45 mn de suppléments oscillant entre l’intéressant et le superflu cosmétique. Le making-of (15 mn), de façon pertinente, permet d’accéder à l’envers du décor, déjà aperçu notamment à l’occasion de la séance de photo du puits à escaliers au Rajasthan. Les quatre scènes coupées dans le montage final (15 mn) complètent intelligemment le documentaire. Celle tournée sur la rivière Yamuna est impressionnante et illustre la pollution liée à l’activité humaine de façon effroyable. Quant à l’entretien avec Laury Thillemant (14 mn), on jettera un voile pudique sur ce complément superflu ; on peut s’interroger sur l’intérêt, finalement assez convenu, d’interviewer une Miss France sur son engagement dans la protection des eaux de l’océan.
L’image :
Une assez belle copie, dans l’ensemble, qui bénéficie d’un contraste agréable. Le support DVD est toutefois limité pour profiter pleinement du potentiel esthétique d’un tel documentaire aux informations parfois trop riches pour la galette.
Le son :
Pour la version française, une piste Dolby Digital 5.1 en français et une autre en Dolby Digital 2.0 sont proposées. La VO se décline avec plus d’ampleur en DTS 5.1. L’environnement acoustique en ressort plus fort dans son réalisme et le recours à la musique.
Galerie Photos
Le choix du rédacteur
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.