Après Une vie française, Jean-Paul Dubois s’attaque à un sujet beaucoup plus léger, celui des galères d’un propriétaire qui se met en tête de restaurer une maison dont il vient d’hériter. Comme cet écrivain manie l’humour noir à la perfection, l’histoire de Paul Tanner, documentariste animalier, tourne rapidement au cauchemar. Il fait le tour des entrepreneurs mais, après plusieurs devis astronomiques et des délais d’attente démesurés, Tanner préfère recruter deux ouvriers au noir. Et les catastrophes commencent...
Dubois privilégie cette fois la succession de chapitres courts pour raconter le sac d’embrouilles qu’est ce chantier, de la réparation de la toiture à l’installation électrique, dressant une galerie de portraits irrésistibles et touchants d’ouvriers amateurs. Entre les passionnés incapables et les petits truands malhonnêtes, ces personnages ont tous en commun de sentir fortement le vécu. Jusqu’à la fin, on compatit aux malheurs de ce monsieur Tanner, racontés avec cynisme et légèreté par l’une des plumes les plus pointues de la littérature française. Et l’on croise surtout les doigts pour ne jamais se retrouver à sa place !