Le 16 août 2014
Le néoréalisme n’est pas mort, et le bon cinéma italien non plus. C’est ce que confirme cette œuvre austère (trop sans doute…) d’un digne héritier de Rossellini et De Sica.
- Réalisateur : Vincenzo Marra
- Acteurs : Vincenzo Pacilli, Francesco Giuffrida, Giovanna Ribera
- Genre : Drame
- Nationalité : Italien
- Distributeur : Les Films du Paradoxe
- Durée : 1h22mn
- Date de sortie : 23 novembre 2005
- Festival : Festival de Cannes 2005
L'a vu
Veut le voir
Résumé : Âgé de 18 ans, Enzo vit avec sa famille à Secondigliano, une banlieue pauvre près de Naples. La mort soudaine de son père laisse le garçon avec la difficile tâche de prendre en charge sa mère et sa sœur. Enzo est alors confronté à un certain nombre d’évènements qui vont lui permettre de tester son intégrité...
Critique : Le néoréalisme n’est pas mort, et le bon cinéma italien non plus. C’est ce que confirme cette œuvre austère (trop sans doute…) d’un digne héritier de Rossellini et De Sica, dont nous avions pu apprécier Tornando a casa, chronique de pêcheurs clandestins. En quelques mois, l’existence de Vincenzo devient un chemin de croix : après la mort de son père, il doit subvenir aux besoins de sa mère usée par des travaux de couture et de sa sœur contrainte à changer de région. Harcelée par un propriétaire réclamant ses créances pour retard de paiement, la famille s’enfonce dans la désaffiliation sociale et le jeune homme se doit de s’engager dans l’armée. Le description de la pauvreté du Mezzogiorno est sans concessions : logements sociaux délabrés, État-providence démissionnaire, réseaux de voisinage et de parenté délités. La critique d’une société italienne à deux vitesses prolonge, après plus d’un demi-siècle, le regard désenchanté du Voleur de bicyclette et de Paisà, et le cinéaste refuse tout ornement factice : ici, point de personnages pittoresques, d’humour décalé ou d’enfant attendrissant. Ce regard pessimiste est d’autant plus oppressant que le scénario accumule les « péripéties » dramatiques : tentative de suicide de la mère qui dérive vers la folie, vieil oncle libidineux tenté par l’inceste, maladie contractée lors d’une mission militaire au Kosovo. On pourra trouver ce cocktail un peu corsé mais il faut y voir aussi le fruit d’une vision jusqu’au-boutiste du réalisateur. Tel quel, Vento di terra prouve que le cinéma transalpin actuel, pourtant auréolé de quelques titres de qualité (Nos meilleures années, Romanzo criminale…) ne mérite pas la condescendance avec lequel il est parfois traité.
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.