Le 26 janvier 2019
Un western de Walsh un peu faiblard, mais dans lequel on retrouve sa verve et son entrain, qualités qui sauvent un scénario balourd.
- Réalisateur : Raoul Walsh
- Acteurs : Kirk Douglas, Virginia Mayo, Walter Brennan, John Agar, Morris Ankrum, Ray Teal, Hugh Sanders, James Anderson
- Genre : Western, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Distributeur : Warner Bros. France, Warner Columbia Film
- Durée : 1h28mn
- Date télé : 16 juillet 2024 22:09
- Chaîne : Ciné+ Classic
- Box-office : 47 803 entrées France / 36 964 entrées Paris-périphérie
- Titre original : Along the Great Divide / titres français alternatifs : Le désert de la peur / Une corde pour te pendre : Les voyageurs du désert
- Date de sortie : 4 juillet 1952
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Résumé : Un shérif convoie un homme qui doit être jugé et que veut pendre une bande armée qui les pourchasse.
Critique : Ce n’est ni le plus célèbre ni le meilleur des westerns de Raoul Walsh ; Kirk Douglas le détestait (il fait dans son autobiographie un portrait plutôt négatif du cinéaste), et Walsh lui-même ne l’évoquait pas dans ses souvenirs. Il est vrai qu’il y a des faiblesses (on parle souvent du plan un peu ridicule de Virginia Mayo tirant la langue, ou de quelques longueurs dans la traversée du désert) et que le scénario n’est pas toujours d’une exceptionnelle finesse. Soit. Prenons-le néanmoins au sérieux. Que raconte Une corde pour te pendre ? Le shérif Merrick sauve un vieil homme, « Pop », de la pendaison et le convoie vers un tribunal. Ce serait une partie de plaisir si la fille de Pop ne souhaitait le libérer, si Roden dont le fils a été tué ne voulait pas se faire justice, s’il ne fallait pas traverser le désert et si les assistants de Merrick ne finissaient par se retourner contre lui. Les péripéties, qui donnent lieu à différentes scènes attendues mais efficaces, empêchent qu’un ennui durable s’installe : on connaît la virtuosité de Walsh, cet attrait pour l’énergie pure dont le film bénéficie avec bonheur. D’autant que le borgne le plus célèbre de Hollywood étale sa maîtrise de l’espace, notamment avec la séquence de fusillade dans les rochers, où les déplacements des personnages sont toujours limpides. Tout aussi réussie, la traversée du désert, avec vent de sable, eau croupie et plans de coupe sur les vautours. Les autres passages obligés fonctionnent également, sans doute parce que Walsh ne garde que l’essentiel : dès l’entrée en matière, la rapidité agit comme un programme que l’ensemble du métrage (à de rares exceptions près) va réaliser.
On peut être un peu plus réservé sur les ajouts vaguement psychanalytiques, qui surchargent l’intrigue : car, en plus de la trame linéaire, il faut encaisser des conflits fils/père redoublés, une interrogation sur la loi devenue totem pour un shérif rigide, l’inévitable besoin de se racheter, bref tout un arsenal du sur-western maladroitement imbriqué. Ainsi de la chanson répétée à satiété censée évoquer le père de Merrick : Douglas exagère d’ailleurs son jeu dans ces séquences graves, alors qu’il est impeccable en amoureux ou en shérif exigeant.
Heureusement, il y a le reste, tout le reste : la gouaille de Walter Brennan, le charme de Virginia Mayo, des rebondissements soignés et une mise en scène au cordeau qui font de ce film attachant une série B nerveuse et particulièrement plaisante.
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