Une aventure de Buffalo Bill - Cecil B. DeMille - critique

Critique : Le titre français de ce film est trompeur : Buffalo Bill n’est ici qu’un second rôle, laissant la place à l’aventurier Bill Hickok, qu’interprète Gary Cooper. En rentrant chez lui dans l’Ouest, Hickok retrouve Calamity Jane (Jean Arthur), garçon manqué qui conduit une diligence, jure comme pas un, et ne déteste pas jouer des poings à l’occasion. Hickok, qui feint de l’ignorer, en la traitant comme un copain, n’y est pourtant pas insensible.
Cecil B. DeMille, comme souvent, n’hésite pas à revisiter les faits historiques pour magnifier le roman américain. Le générique original, qui défile à plat (ce dont se souviendra George Lucas pour La guerre des étoiles) sur la musique de George Antheil, qui écrivait une partition de cinéma pour la première fois, donne d’emblée un ton majestueux à ce western haut de gamme.

Si l’on peut être pour le moins réservé sur les positions politiques très conservatrices du cinéaste, il n’en demeure pas moins que celui-ci reste un excellent metteur en scène. Capable de réaliser en une seule histoire un film à grand spectacle qui résume les événements majeurs de la période qui a suivi la guerre de Sécession, Il n’hésite pas à y intégrer des personnalités importantes de l’époque, même si certaines ne se sont jamais croisées. De plus, les Indiens spoliés ont ici une image positive, ce qui était loin d’être courant dans les années 1930 (on y découvre Anthony Quinn dans un petit rôle de Cheyenne).

Gary Cooper, avec son jeu minimaliste, est impeccable dans le rôle du héros malgré lui.