Turning gate - la critique

Jeu de miroir et irrésisitible comique de répétition par Hong Sang-soo.

L’argument : Après quelques déboires professionnels, Gyung-Soo, jeune comédien, part pour Choonchun rejoindre un ami écrivain qu’il avait perdu de vue. Lors de son séjour, son ami lui présente une danseuse, Myung-Sook, avec laquelle il va avoir une brève liaison. Apprenant que son ami est amoureux d’elle, Gyung-Soo préfère délaisser la danseuse et partir. Dans le train, il fait la connaissance de la jeune et belle Sun-Young...

Notre avis : Gyung-Soo se résume à son sexe. C’est un séducteur qui glisse de femme en femme. Myung-Sook est charnelle et sulfureuse, Sun-Young, ambiguë et insaisissable. Un jeu de miroir s’installe subtilement dans les rapports entre les personnages dans un comique de répétition irrésistible.
L’écrivain raconte la légende de la "porte tournante" : un jeune homme amoureux transformé en serpent menace d’étouffer l’élue de son cœur, qui va s’en débarrasser en lui demandant de l’attendre devant une porte où elle ne reviendra jamais. Pour Gyung-Soo, cette porte est celle irrémédiablement close de Sun-Young, devant laquelle se retrouve inlassablement le jeune comédien. Avec Turning gate, Hong Sang-soo filme avec talent et justesse les rapports amoureux. Une valse étrange faite de désir et de refus, dans laquelle les personnages, jouets de la fatalité et de la légende ne se croisent jamais dans leurs amours à sens unique. Une danse lancinante et fascinante qui frôle presque le fantastique.