Tu vas rire mais je te quitte

Une comédie superficielle sur la crise de la trentaine célibataire.

L’argument : Bonjour, je m’appelle Elise, j’ai la trentaine et je suis trop dégoûtée de la life. Je suis blonde, j’ai une forte poitrine mais j’suis pas conne, je suis fan à donf de Boris Vian d’abord. Je fais partie de cette génération de nanas esseulées qui se téléphonent quand elles sont avec le plateau-télé sur les genoux et qui écrasent une larme quand elles se font larguer par leur mec trop immature (ouais, les mecs, tous des salauds). La vie est franchement dure d’autant que mon banquier a découpé ma carte de crédit devant mes yeux. Trop dur que je vous dis...

Notre avis : Bridget Jones made in France ? Oui. Ce petit film anodin est strictement réservé aux trentenaires blondes qui n’arrivent pas à se caser et qui en ont marre de ramer pour se trouver un mec bien. Tous les spectateurs qui n’appartiennent pas à cette génération de girls who just wanna have fun suivront le spectacle avec une mine circonspecte en se demandant pourquoi le si subtil Philippe Harel (à qui on doit Extension du domaine de la lutte, La femme défendue et Tristan) s’est fourvoyé dans une telle entreprise.
Ici, le réalisateur se contente d’épingler le snobisme parisien et l’hypocrisie ambiante. Si certes on lui sait gré d’avoir évité toutes les blagues sur les blondes, on ne lui pardonne pas trop le côté impersonnel de ce téléfilm consensuel qui risque de battre des records d’audimat lors de sa diffusion au prime-time de TF1. Reste le cas Judith Godrèche, craquante certes mais tellement moins sympathique que son émule de Renee Zellweger. Dommage que le personnage qu’elle performe avec conviction peine à exister dans ce fatras de situations traitées au premier degré avec une bonne louche d’humour pour lectrices de Biba.