Le 24 août 2024
Autour du thème universel du deuil amoureux, Hafsia Herzi réalise un premier long-métrage tendre et léger.
- Réalisateur : Hafsia Herzi
- Acteurs : Hafsia Herzi, Jérémie Laheurte, Karim Ait M’Hand, Anthony Bajon, Djanis Bouzyani
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h40mn
- Date télé : 24 août 2024 22:35
- Chaîne : France 4
- Date de sortie : 11 septembre 2019
- Festival : Festival de Cannes 2019, Semaine de la Critique 2019, Festival d’Angoulême 2019
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Résumé : Suite à l’infidélité de Rémi, Lila qui l’aimait plus que tout vit difficilement la rupture. Un jour, il lui annonce qu’il part seul en Bolivie pour se retrouver face à lui-même et essayer de comprendre ses erreurs. Là-bas, il lui laisse entendre que leur histoire n’est pas finie... Entre discussions, réconforts et encouragement à la folie amoureuse, Lila s’égare...
Critique Élevée à l’école Kechiche (il lui offre en 2007 son premier grand rôle dans La graine et le mulet qui lui vaudra le prix Marcello Mastroianni à la Mostra de Venise et le César du meilleur espoir féminin 2008), Hafsia Herzi en reprend tous les codes, en veillant toutefois à en gommer l’aspect le plus sulfureux, pour privilégier une forme de candeur rafraîchissante. On retrouve l’évocation du metktoub (le destin), les moments festifs autour d’une nourriture abondante. Bien sûr, elle filme lascivement les corps féminins et masculins, exposés lors de scènes de danse ou de sexe finalement plutôt prudes. Mais rendre hommage au travail de son mentor, là n’est pas la principale ambition de la jeune réalisatrice. Faisant preuve d’une sensibilité et d’une sincérité touchantes, elle se plaît à décrire les joies et les peines d’une jeune femme de son époque, prise au piège d’un amour vénéneux dont elle ne parvient pas à se débarrasser.
- Copyright Les films de la bonne mère
Dans un quartier populaire de Paris, Lila (Hafsia Herzi elle-même) marche d’un pas décidé vers un immeuble dont elle ne possède ni le code, ni la clé. A la faveur de la sortie d’un habitant, elle se précipite dans les étages, où elle sonne à la porte d’un appartement. Un jeune homme, (Jérémie Laheurte, un autre élément kechichien), à demi dévêtu, s’y trouve en compagnie d’une autre jeune femme. Il tente de se justifier, sans grande conviction. Et pourtant, ce garçon pleutre et manipulateur, Lila y tient, tout en sachant bien qu’il serait préférable qu’elle l’oublie et se bâtisse une nouvelle vie. C’est à cette quête de l’amour sous toutes ses formes qu’elle nous convie. Tournant le dos à toute idée d’intrigue, le récit se nourrit d’une succession d’instants tantôt mélancoliques, parfois comiques jusqu’au saugrenu, quelquefois gentiment provocateurs, et même un brin romantiques, offrant au spectateur toute une cascade d’émotions, de celles qui font le sel de la vie et la dynamique du film. De la visite loufoque chez le marabout attitré du couple Bruni/Sarkozy, à la proposition d’un plan à trois exprimée assez fort par un couple coquin, pour que tous les clients du restaurant en profitent, en passant par la rencontre avec le délicat Charly, qui permet à Anthony Bajon de confirmer toute l’étendue d’un talent déjà pressenti dans La prière de Cédric Kahn en 2018, on suit sans déplaisir les expériences de séduction plus ou moins réussies de Lila.
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Bien sûr, certaines scènes n’excluent pas des longueurs, d’autant que des répétitions de tics de langage et des propos volontairement tirés du quotidien, pour faire « plus vrai » banalisent les dialogues, faiblesse cependant compensée par la tchatche et les réparties percutantes de l’impayable Ali (Djanis Bouzyani), grâce à qui le récit gagne une sacrée belle saveur humoristique. Car si elle s’octroie, à juste titre, le rôle principal, Hafsia Herzi a l’art et la manière de s’entourer d’une brochette de jeunes comédiens à la spontanéité vivifiante. La caméra les filme au plus près, pour se faire la complice de regards échangés, de discussions animées, de fêtes enivrées et permettre à l’action de ne jamais faiblir.
Tourné rapidement et avec peu de moyens, Tu mérites un amour, qui emprunte son titre à un poème écrit par Frida Khalo en hommage à la persévérance féminine, dresse sans tabous le parcours d’une jeune femme libre et lumineuse qui, à coup sûr, mérite d’être aimée.
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