Le 24 février 2018
Trois sacres : l’attirance charnelle de deux êtres mêlant danse contemporaine et théâtre sur l’oeuvre révolutionnaire de Stravinski, Le sacre du printemps. La rencontre se fait, se noue, s’étire, animée par un désir incarné révélé par les corps dansants.
- Genre : Théâtre (spectacles), Opéra, ballet & danse
- Plus d'informations : Le site du théâtre
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Notre avis : Un homme seul, en tenue de sport, focalise l’éclairage, dans un angle de la grande scène noire ;il court sur place. Il respire, son souffle se propage dans toute la salle, c’est l’ouverture de Trois Sacres qui s’unie rythmiquement au Sacre du Printemps de Stravinski et ne le quittera plus. Seule Bérénice Béjo arrête furtivement la musique. Sa prise de parole, de courts monologues, des phrases choisies, des extraits d’œuvres (Anne Bert, L’eau à la bouche ; Françoise Simpère, Des désirs et des hommes ; Christine et Olivier Walter, La divine primitive), elle permet une pause au milieu du tumulte sonore et gestuel, elle donne une respiration. Sans toutefois perdre quiconque, car chaque mot, chaque intervention renvoie au désir incontrôlable de l’attirance des corps, fil conducteur de l’œuvre.
Trois tableaux dansés, alternances de duos et de solos où le chorégraphe Sylvain Groud exprime physiquement la bouleversante violence de la rencontre. C’est bien de cela qu’il s’agit ici, la rencontre de deux êtres, ressentie en leur intérieur, dans leurs corps, dans leurs chairs.
C’est parfois douloureux, parfois voluptueux, mais toujours vécu. L’expression gestuelle très développée et parfois (trop) répétitive pénètre par ricochets le corps et l’esprit du public.
On subit, on ressent, on est heureux pour ce couple qui se forme et se déforme, qui s’enroule, joints autour de leur amour, dans leur plaisir. Il illustre en une danse, une rencontre, une union, une vie amoureuse faite de rapprochements, de questionnements, d’éloignements, de retrouvailles.
Sylvain Groud, muet, rend son corps intarissable d’envies, son souffle fort, presque bestial donne force au désir. On assiste à une renaissance, un printemps, un jaillissement des sens, la musique et les corps se nouent et s’enroulent.
La sobriété de la mise en scène (peu de changements de costumes) et un décor vierge laisse une place entière au corps, premier rôle de l’œuvre. Ces corps accompagnés d’un dosage juste de lumières deviennent les miroirs de l’âme, le jeu sobre mais puissant des éclairages les magnifie, les muscles respirent et suent, ces corps sont bien vivants.
L’enchaînement des trois actes n’est pas toujours réussi, l’exercice et la tentative de mêler les genres ne semble pas aisée. Si la danse domine, le théâtre n’existe pas vraiment, reste à trouver la recette qui pourrait créer un va et vient naturel, une alchimie enveloppante. Il ne manque pas grand-chose et l’essentiel est bien là parce que leur rêve devient notre désir.
Chorégraphie Sylvain Groud / Interprétation Bérénice Bejo et Sylvain Groud
Musique Le Sacre du Printemps, Igor Stravinski
Libres adaptations de textes choisis
Direction d’acteur Yann Dacosta
Stylisme Sabrina Riccardi
Administratrice Armelle Guével
Productrice, diffusion Mélanie Roger
Chargée de production et de communication Marie Cherfils
Galerie photos
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