Ado forever
Le 27 octobre 2007
Pas honteux mais carrément anecdotique.
- Réalisateur : Jean-Loup Hubert
- Acteurs : Gérard Jugnot, Adriana Karembeu
- Genre : Comédie, Teen movie
- Nationalité : Français
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– Durée : 1h42mn
Pas honteux mais carrément anecdotique.
L’argument : Parce qu’elles en ont marre des uns et des autres, Pauline, Lucie et Lilia se cassent de leur quotidien morose pour aller en Corse à la recherche de Johnny Depp et Vanessa Paradis qui ont une demeure là-bas. Par miracle, les trois petites filles font la connaissance d’un couple qu’elles ne quitteront plus : Paolo et Laetitia. Il est vaguement imprésario, elle est gogo danseuse. Oui mais s’ils étaient autre chose ? Suspense ? Non, même pas.
Notre avis : Avec son dernier film, Jean-Loup Hubert (cinéaste dont on n’avait pas de nouvelles depuis Marthe en 1997) revient sur un territoire qu’il connaît plutôt bien : la pré-adolescence. Et il semble visiblement avoir encore beaucoup de choses à dire dessus. Problème : des cinéastes tels que Larry Clark et Gus Van Sant sont déjà passés par là et leurs autopsies de l’âge ingrat avaient une profondeur, une puissance, une acuité, que ce petit film n’a jamais. En décrivant l’errance de trois donzelles fâchées avec l’existence, puis leurs pérégrinations avec un couple mal accordé et pathétique (Jugnot et Karembeu), le réalisateur cisèle une chronique sur le passage à l’âge adulte souvent maladroite et invraisemblable mais armée de bonnes intentions, avec comme but d’accentuer les zones d’ombre faites de culpabilité et d’angoisse nichées sous l’apparente "coolitude" de ces villégiatures faites d’éclate à deux balles, de flirts primesautiers et de fins de discothèques sur fond de Julie Piétri. C’est tout.
Hélas, les personnages, aussi bien campés soient-ils, n’évitent pas la vilaine caricature (chaque ado pourra s’identifier, soit à la rebelle garçon manquée, soit à la jeune beurette en butte aux traditions, soit à la fille canon fragile de l’intérieur). S’il y a ici ou là quelques restes du réalisateur du Grand chemin, certaines situations - pour ne pas dire la majorité - s’embourbent dans le pathos suintant et le précipité glauque. Et puis, s’il est clair que Radiohead et Muse sont d’excellents groupes, insérer aléatoirement leurs morceaux pour sursignifier la mélancolie des héroïnes - et les répéter ainsi à l’envi - est un procédé affecté. Résultat : un film pas honteux mais carrément anecdotique.
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