Le 1er avril 2021
Un des grands succès de l’année 1987. Le troisième film de Jean-Loup Hubert est pourtant un mélodrame médiocre, à peine sauvé par ses interprètes.


- Réalisateur : Jean-Loup Hubert
- Acteurs : Richard Bohringer, Anémone, Christine Pascal, Antoine Hubert, Vanessa Guedj
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
- Distributeur : AAA Distribution (Acteurs Auteurs Associés), Mission
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 27 janvier 2025 23:26
- Chaîne : TV5 Monde
- Reprise: 2 août 2023
- Box-office : 3 175 537 entrées (France) dont 691 420 (Paris-périphérie)
- Date de sortie : 25 mars 1987

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– Reprise en version restaurée : 2 août 2023
Résumé : Abandonnée par le père de ses enfants, Claire, enceinte, confie son fils aîné Louis à un couple d’amis, Marcelle et Pelo. Le petit Parisien doit apprendre à se familiariser avec l’ambiance de la campagne et l’atmosphère étrange qui règne dans le foyer du couple qu’un lourd secret sépare depuis des années. L’arrivée du petit garçon sera pour eux un nouveau départ.
Critique : Le troisième long métrage de Jean-Loup Hubert fut le succès surprise de 1987. Mélodrame agreste sur fond de violons sirupeux, il est pourtant aussi médiocre qu’un certain nombre de téléfilms du service public, pauvre dans la mise en scène et la caractérisation psychologique des personnages. D’ailleurs, la regrettée Anémone, répondant -il n’y a pas si longtemps- à un journaliste de BFM, ne mâchait pas ses mots vis-à-vis du réalisateur, comparant ce qu’il tramait à Hélène et les garçons. Il est vrai que Le grand chemin n’évite aucun piège du scénario tire-larmes, aussi prévisible qu’un très gros plan sur une abeille qui butine, dans une campagne apaisée, où le curé bedonnant se promène, plutôt débonnaire, bien qu’il feigne de gourmander les enfants qui rient en s’échappant.
- © 1987 Flach Film, Selena Audiovisuel / © 2023 Mission. Tous droits réservés.
Le brave Pelo, bourru et au gros cœur, forcément, cache un lourd secret, boit pour oublier qu’il est malheureux, se confessera au cours d’une partie de pêche avec le gosse et piquera des crises homériques, en attendant de se réconcilier avec sa femme. On se demande ce qu’Anémone est allée faire dans cette galère, elle qui semble constamment surplomber, par le naturalisme de son jeu, l’indigence artistique à laquelle le réalisateur la condamne. Mais enfin, l’affaire fut plutôt juteuse, puisque le film attira plus de trois millions de spectateurs et que, l’année suivante, Bohringer et Anémone remportèrent chacun un César. Sans doute suffisait-il que le contre-emploi des comédiens s’accommode de cette histoire aussi consensuelle qu’une publicité pour Ricoré, dont on aurait étiré les images pendant quasiment deux longues heures.