Le 3 février 2022
Une jeune fille raconte les aventures amoureuses de sa famille new-yorkaise. Pour une fois, Woody Allen nous entraîne dans le monde de la comédie musicale qu’il remet au goût du jour : un hommage gai et enjoué qu’il intègre dans son propre univers.


- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Julia Roberts, Goldie Hawn, Edward Norton, Tim Roth, Drew Barrymore, Natalie Portman, Billy Crudup, Woody Allen, Alan Alda, Natasha Lyonne
- Genre : Romance, Comédie musicale
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Durée : 1h41mn
- Titre original : Everyone Says I Love You
- Date de sortie : 12 février 1997

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Résumé : Djonna (Natasha Lyonne) dite D.J., tout juste sortie de l’adolescence, raconte avec légèreté, les péripéties de sa famille new-yorkaise. Elle vit avec Steffi, sa mère remariée (Goldie Hawn) à Bob (Alan Alda), qui a déjà quatre enfants, dont Skylar (Drew Barrymore) l’aînée en passe de se fiancer. Occasionnellement, elle retrouve son père Joe (Woody Allen), qui vit seul à Paris, et revient souvent à New-York pour les réunions de famille.
Critique : L’une des originalités de ce long métrage est d’avoir intégré dans le récit plusieurs chansons et scènes de danse interprétées par les acteurs eux-mêmes (seule Drew Barrymore est doublée). Ce choix renforce la légèreté des aventures amoureuses de cette famille de doux dingues, en plus d’être l’occasion pour le cinéaste de rendre hommage à la musique et au cinéma des années 1930 à 1950, période qu’il affectionne particulièrement. La référence à Vincente Minnelli est la plus évidente.
L’histoire de plusieurs chassés-croisés, dont chaque chapitre est une saison, permet d’abord d’admirer de jolis plans de New York sous différents aspects, images agrémentées de quelques digressions à Venise et Paris.
Dans ce contexte d’un optimisme revendiqué, qui s’approche ainsi du conte de fées, l’univers habituel, désabusé et nostalgique d’Allen n’est pourtant jamais loin : les familles recomposées, les amours contrariés, les séances chez le psychiatre, les bons mots philosophiques... et un peu de magie.
L’intrigue recycle aussi en mode comédie un procédé que la cinéaste avait déjà utilisé avec une tonalité différente pour Une autre femme (Another Woman 1988) : les confidences d’une belle patiente à son psy sur ses fantasmes, sont entendues à travers un mur trop léger. Ici, c’est D.J. la jeune fille espiègle qui va s’empresser de les communiquer à son timide de père (Joe), qui les utilisera pour séduire la belle.
Un casting impeccable s’agite avec délectation autour de l’auteur, de Drew Barrymore à Tim Roth en passant par Julia Roberts, magnifiée en beauté (presque) inaccessible.
La majorité de ce petit monde, qui aura réglé ses problèmes, au moins pour un temps, finira en musique évidemment dans une soirée dansante et déguisée où il n’y a qu’un thème : Groucho Marx (autre référence du réalisateur).
Une des œuvres les plus légères de Woody Allen, fraîche, réjouissante... et bien sûr, subtile et drôle.