Tout l’Argent du Monde – le test blu-ray

Le film : Encore un Ridley Scott, qui ne s’arrête plus d’enchaîner projets sur projets à l’envergure tout de même importante. Tout l’Argent du Monde fait partie des films mineurs de son réalisateur, mais à y voir la qualité de ses dernières œuvres, on comprend son efficacité pour les tourner. Si le Sir est si apprécié des producteurs, c’est grâce à sa mise en scène d’une redoutable efficacité, ce qui a notamment donné lieu à l’exploit de tourner à nouveau une partie importante des scènes en huit jours avec Christopher Plummer à la place de Kevin Spacey. A l’écran, cette efficacité laisse transparaître la platitude d’un style propret et trop dénué de réflexion. Le papa d’Alien et de Gladiator est en pilotage automatique depuis des années avec sa réalisation soignée mais sans aucun souffle, et pour un sujet comme Tout l’Argent du Monde, cela ne manque pas de se révéler au spectateur. D’un sujet comme celui-ci, plutôt anti-spectaculaire, Scott réalise un produit amorphe, aussi ennuyeux qu’une course de Getty Sr de son lit vers ses toilettes les plus proches. Danny Boyle s’est accaparé le sujet avec sa série Trust et force est de constater que le développement permis par un format bien plus long engendre un récit dense et omniscient bien plus passionnant.

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Fidèle au cinéma de Ridley Scott, Tout l’Argent du Monde fait le choix de se concentrer sur le combat d’une mère pour retrouver son fils. On sait le réalisateur très attaché à ces personnages féminins combatifs, mais cette lutte là n’emballe pas, la faute à un récit trop elliptique qui ne sait que faire de tous ses éléments. Car il s’agit de contextualiser l’enlèvement du film et le refus catégorique de Paul Getty Sr pour bien comprendre le mécanisme de réflexion des personnages, et cela nécessite du temps pour bien le faire, chose que n’a pas tellement Tout l’Argent du Monde. S’amoncellent ainsi des faits par-dessus des faits, omettant par défaut de traiter avec humanité l’amour d’une mère pour son fils, quand même au centre de ce combat envers des ravisseurs et surtout envers un vieux sénile. Le film propose quelques réflexions intéressantes sur le pouvoir et l’argent par le portrait de l’ancien patron de Getty Oil, homme aussi fascinant que détestable avec ses principes si particuliers. Même si Christopher Plummer excelle dans ce rôle, le film n’étant pas centré sur lui, il se retrouve au second plan de cette course contre la montre, et donc par la même le propos sur la richesse, assez mineur au vu des deux heures du film. L’accent est mis sur les personnages de Michelle Williams et Mark Wahlberg, tous deux bons mais au service de rôles bien fades, à l’image de ce film finalement, qui se regarde avec indifférence, en pilotage automatique.

La critique du film

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Le blu-ray :

Les suppléments :

Avec ce qu’il s’est passé concernant Kevin Spacey, le film n’a pas manqué d’axer sa communication là-dessus, et c’est jusque dans les bonus que l’on admire la capitalisation de ce scandale. Heureusement, au lieu d’en profiter pour discréditer l’acteur (jamais cité dans les suppléments, pire que Voldemort en fait) le bonus consacré aux reshoots des scènes se concentre pour évoquer l’exploit d’avoir réussi à refaire autant de plans en si peu de temps. Ça se congratule beaucoup, mais il faut reconnaître que ce n’est pas donné à tout le monde. A cela s’ajoute quelques scènes coupées et des featurettes avec les acteurs.

L’image :

On émet quelques doutes sur les choix de photographie pour ce film, à qui il arrive d’être assez grossière, mais le transfert en tant que tel reste de qualité, avec une belle définition, qui ne faillit que rarement malgré les nombreuses scènes en basses lumières. Le niveau de détail dans les zones sombres est également très appréciable, car l’esthétique du film repose énormément sur les forts contrastes.

Le son :

Deux pistes en DTS-HD 5.1, aujourd’hui la norme pour le blu-ray. Même si le film est beaucoup constitué de dialogues, le tout profite d’une très belle densité et d’une belle spatialisation, surtout dans les scènes à Rome, avec toute l’effervescence de la ville. Si la VF se défend bien, elle ne dégage pas la même puissance dans le mixage.