Le 24 décembre 2016
La première oeuvre d’Arturo Ripstein. Un curieux western sur fond de vengeance, dans un village mexicain.
- Réalisateur : Arturo Ripstein
- Acteurs : Marga López, Jorge Martinez de Hoyos, Blanca Sanchez
- Genre : Western
- Nationalité : Mexicain
- Durée : 1h30
- Reprise: 4 janvier 2017
- Titre original : Tiempo de morir
- Date de sortie : 11 août 1966
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Résumé : Juan Sayago revient dans son village après 18 années passées en prison, après avoir été accusé d’avoir tué Raul Trueba, un vendeur de chevaux. Juan veut reprendre une vie tranquille mais il sait que Julian et Pedro, les fils de Raul, ont juré de venger leur père. Il va revoir Mariana, une veuve dont il a été le fiancé. Tout le monde conseille à Juan de quitter la ville. Mariana et Juan renouent des liens mais Mariana ne veut pas quitter la ville avec lui. Il est provoqué en duel par Julian, dans le désert où a été tué Trueba. Juan reprend les armes, quitte Mariana et se tient prêt à se défendre. Pedro le cadet sera amené à l’abattre dans le dos de plusieurs coups de feu avec l’arme de son frère.
Notre avis : Le premier film d’Arturo Ripstein, fondé sur un script de Gabriel Garcia Marquez, est construit comme une pure tragédie. Les plans d’ouverture disséminent tous les indices du drame qui va conduire Juan Sayago jusqu’à la mort : dès la première image, on devine que le héros n’est pas ce cow-boy traditionnel, saisi dans un plan large, s’avançant vers le spectateur, tandis que la caméra resserre son oeil sur sa silhouette. Ici, le protagoniste surgit du hors-champ et d’un espace qu’on devine clos, poursuit sa route à pied, marche sur des rails de chemin de fer éminemment symboliques par la géométrie qu’ils imposent, contourne enfin une immense croix sur laquelle il finira, troué de balles par l’ange exterminateur d’une vengeance familiale. Entretemps, Juan, qui a payé sa dette pour l’assassinat d’un homme jaloux, doit affronter la rancoeur du village où il a tout le temps vécu. Les habitants ne lui ont jamais pardonné ce meurtre et lui signifient que sa présence n’est pas la bienvenue.
Plus grave : les deux fils du défunt, les frères Trueba, se sont promis de faire payer le crime à Juan, dont le shérif ordonne d’abord la protection, lui imposant de dormir en prison. Cette injonction sera ignorée par le protagoniste qui essaie de reprendre une vie à peu près normale, renoue les liens avec une vieille amie devenue veuve, tente de reconstruire la maison familiale quasiment en ruine. A de maintes reprises, Julian Trueba, le frère aîné, intimide celui qu’il poursuit d’une haine tenace : de scène en scène, la tension monte, Juan est même sur le point de mourir sur le zinc du bar où il retrouve son vieil ami serveur. En toute logique, les deux hommes s’affrontent au cours d’un duel, nimbé de brume, qui confère à cette séquence une dimension quasi mystique. La machine infernale, propre à la tragédie et chère à Cocteau, referme ses dents sur le vainqueur, en l’occurrence Juan, auquel le courroux du frère cadet, pourtant assagi et devenu presque ami, va faire payer le prix de ce nouveau deuil familial.
Ce premier film du réalisateur, très sombre, use et abuse du symbolisme, en les incarnant dans des personnages aux postures figées. Mais il offre aussi un original portrait de cow-boy, doux, sensible et... amateur de tricot.
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