Arrière boutique à Budapest
Le 17 septembre 2010
Le parfait équilibre entre humour et émotion fait de cette délicieuse comédie hongroise estampillée MGM, un des chefs-d’oeuvre de la période américaine de Lubitsch. A revoir sans modération. Reprise le 22 septembre 2010 (Action Cinéma).
- Réalisateur : Ernst Lubitsch
- Acteurs : James Stewart, Margaret Sullavan, Felix Bressart, Frank Morgan, Joseph Schildkraut
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Américain
- Plus d'informations : http://www.youtube.com/watch?v=1pJL...
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– Durée : 1h37mn
Le parfait équilibre entre humour et émotion fait de cette délicieuse comédie hongroise estampillée MGM, un des chefs-d’oeuvre de la période américaine de Lubitsch. A revoir sans modération. Reprise le 22 septembre 2010 (Action Cinéma).
L’argument : A Budapest, Alfred Kralik et Klara Novak travaillent dans la boutique de maroquinerie de Monsieur Matuschek. Les deux employés ne s’entendent guère. Alfred correspond par petites annonces avec une femme qu’il n’a jamais vue. Il découvre bientôt que cette mystérieuse inconnue n’est autre que Klara, l’employée qu’il déteste au magasin. Sans révéler à celle-ci la vérité, il cherche à se rapprocher d’elle et à s’en faire aimer.
Notre avis : Le projet de l’adaptation de la pièce de Miklós László Illatszertár - Parfumerie (1937) tenait à coeur à Lubitsch. C’est pour la MGM qu’il le tourna à la fin de 1939 après avoir attendu que James Stewart et Margaret Sullavan soient libres en même temps, profitant du contretemps pour réaliser Ninotchka.
L’estampille du studio, spécialisé dans les oeuvres prestigieuses à vocation universelle (great plays - great actors) et un souci constant de perfection formelle, est bien perceptible ici mais c’est bien entendu Lubitsch qui imprime au film sa touch inimitable.
Avec la complicité de Samson Raphaelson, son collaborateur de Trouble in Paradise (1932) il fait de la boutique Matuschek, située dans un Budapest stylisé, le théâtre d’une comédie sociale sur fond de crise économique. En effet la menace du chômage et de la faillite plane sans cesse sur les six employés et leur patron et sous-tend leurs relations.
C’est le personnage de Pirovitch, le père de famille résigné à encaisser les humiliations pour garder son emploi et prenant le large chaque fois que Monsieur Matuschek demande à ses subordonnés d’exprimer franchement leur avis, qui illustre le mieux cette dimension du film. Il faut le voir au téléphone devant son patron, annonçant à sa femme qu’il ne rentrera pas diner parce-qu’il est retenu pour réaménager la vitrine et disant : « N’est-ce pas merveilleux ? ».
L’immense Felix Bressart, vedette comique en Allemagne au début des années 30 immigré ensuite aux Etats Unis, en fait une figure irrésistiblement drôle mais aussi profondément émouvante et digne. C’est à lui d’ailleurs que, deux ans plus tard, Lubitsch confiera la tirade de Shylock dans To be or not to be.
Les autres personnages, humains malgré leurs ridicules, sont tous admirablement caractérisés par une troupe d’acteurs de second plan auxquels le cinéaste accorde toute son attention, ne fût-ce que l’espace d’un plan.
L’histoire d’amour par lettres interposées entre les deux employés qui se détestent au quotidien est un appel à ouvrir ses yeux sur le réel sans renoncer à ses rêves.
Si James Stewart est un peu trop américain pour convaincre totalement dans cette ambiance Europe Centrale, Margaret Sullavan, la fragile héroïne des mélodrames de Stahl et de Borzage s’aventure avec une grâce indéniable dans l’univers de la comédie. Mais sa sensibilité à fleur de peau, la tension toujours perceptible en elle, donne beaucoup de relief au personnage de Clara, à la fois midinette et peste.
...
Toujours en équilibre sur le fil qui sépare humour et émotion, The shop around the corner est une des plus parfaites réussites de la période américaine de Lubitsch. Son succès ne s’est d’ailleurs jamais démenti et il est devenu un classique parmi les classiques (sélectionné aux USA par la Library of Congress dans la liste du patrimoine à conserver).
En France, il sortit en 1945 sous le titre Rendez-vous. Mais c’est lors de sa reprise triomphale à l’Action Christine dans les années 80 qu’il s’imposa véritablement.
On ne se lasse pas de le revoir.
Voir la bande annonce : ICI
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