The Mist - la critique

Enfin une adaptation réussie d’un roman de Stephen King !

L’argument : une nuit de tempête plonge une petite ville des Etats-Unis dans un brouillard épais. Les habitants s’abritent tous dans un supermarché local. Et, ô mauvaise surprise, des créatures venues d’une autre époque se cachent dans la brume.

Notre avis : Même si en apparence on a l’impression de voir un mélange de Silent Hill et de The Fog, même si les adaptations de Stephen King au cinéma laissent craindre la vraie horreur (qui se souvient encore de Dreamcatcher, le remake US de La soupe aux choux ?), The Mist est l’une des meilleures nouvelles de ce mois de février au cinéma. Disons même mieux : au rayon des séries B qui s’assument, on tient une nouvelle référence du genre. Frank Darabont, un habitué du King, (Les Evadés, La ligne verte) a essayé de construire et de mener un récit sous tension qui parvient à faire oublier les bases éprouvées. Si pendant une longue première partie, les personnages semblent taillés dans le marbre du manichéisme et les situations évoluent de manière terriblement convenue, la surprise de ce qui va succéder n’en sera que plus intense. La première vient de Darabont himself, cet artisan doué mais académique que l’on avait trop tendance à résumer à un cinéaste bankable qui cherchait par-dessus tout à policer les scènes hard, à chopper le maximum de statuettes dorées et à faire pleurer toute la famille devant des histoires vaguement humanisantes. Avec The Mist, il prend un risque considérable en ne lésinant pas sur les effets gore. Avec sa mise en scène plus alerte, il ne cherche plus à caresser dans le sens du poil.
Son passage par la réalisation d’un épisode de The Shield a dû contribuer à ce changement ! Il a quasiment repris la même équipe sur son nouvel opus et a peaufiné une nouvelle grammaire cinématographique (caméra à l’épaule, cadres serrés, recours aux zooms) qui ne constitue néanmoins pas son atout le plus sûr. En réalité, les fantasticophiles avertis seront ravis de ce virage radical vers le pur « film de genre ». Pour beaucoup d’entre eux, ce ne sera qu’un juste retour des choses pour celui qui a commencé comme scénariste sur Freddy 3, les griffes du cauchemar (plutôt pas mal dans la catégorie des sequels), The Blob (remake devenu classique), La mouche 2 (suite réussie du chef-d’oeuvre de Cronenberg). Et, ne l’oublions pas, il a aussi collaboré à l’écriture du Frankenstein de Kenneth Branagh. Avec The mist, il fait figure de spécialiste aux commandes d’une formidable série B qui critique le puritanisme américain et gratifie au passage le spectateur d’un incroyable twist final qu’il ne faut surtout pas révéler. Des sommets très puissants qui font oublier l’interprétation inégale et les effets spéciaux un peu cheap.