The Golden Path . Ma vie de cascadeuse – La chronique BD

Baptiste Pagani se fend de nombreux clins d’œil à des stars internationales. Vous trouverez sans doute vite qui se cache sous les traits de Eagle Chan par exemple. Mais ce qui préoccupe d’abord l’auteur, c’est le drame de la jeune Jin Ha, dont le parcours va refléter celui du cinéma de Kung-fu de ces années fastes et surprenantes. Une montée en puissance, jusqu’à la chute douloureuse.

Baptiste Pagani /Ankama

Chapitrant son récit avec des affiches de film détournées, dessinées par Gab, et des pages de conseils données par le gentil Eagle Chan ou par le véreux M. Weng, Pagani avance et colle à son personnage autant qu’à son sujet.
La cascadeuse sacrifie tout, sa vie personnelle et familiale, à sa carrière et ce sacrifice n’est pas payant.
On s’attache rapidement à cette jeune fille et on n’est pas loin de se dire qu’il s’agit d’un docu-BD plus que d’une fiction tellement l’histoire reste crédible. On n’est d’autant plus happé par cette protagoniste et par le destin farceur qui l’a prise pour cible. Et ses faiblesses, qu’on devine au fur et à mesure de l’histoire, nous la rendent encore plus touchantes.

Si vous aimez le cinéma d’action, si les noms de Sammo Hung, Jackie Chan, Cynthia Rockshow, Golden Harvest ou encore Shaw Brothers vous sont familiers, alors vous prendrez énormément de plaisir à découvrir un peu l’envers du décor. Si les artistes martiaux vous passionnent, venez voir la vie d’une cascadeuse d’art martial.
Et notez que ce que vous lirez ne reflète qu’une partie du métier de cascadeur. Le combat physique, les chutes lors de ces combats ne sont pas tout. Les chutes de hauteur, les torches humaines, les simulations d’accident avec voiture, animaux, trains et autres véhicules font autant partie de ce métier que les cascades nautiques !

Baptiste Pagani / Ankama

Au dessin, Baptiste Pagani s’en sort très bien. Son style rond et coloré nous coupe du réalisme mais donne à l’histoire une bonhomie graphique que l’on prend plaisir à parcourir. Le sérieux et le drame ressortent plus fort, d’autant plus fort que le dessin se prêterait aussi bien à la comédie. Ce contraste joue beaucoup dans la sensation d’empathie envers Jin Ha à la lecture.
Ce style doux surprend aussi dans a mise en scène des chorégraphies de combats où les coups pleuvent, symbolisés par quelques traînées de traits et des impacts violents.

The Golden Path ma vie de cascadeuse est une plongée magique dans un monde passé. Une reconstitution d’une époque dorée pour le cinéma, mais pas forcément pour ses membres.

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