The first day of winter (Il primo giorno d’inverno) - la critique

L’argument : Valerio est un adolescent solitaire qui n’arrive pas à profiter pleinement des joies de l’insouciance que devrait lui procurer son jeune âge. Il se limite à observer les autres jeunes en restant à l’écart, cherchant à se mesurer à eux et à trouver un moyen de leur ressembler. Un jour, Valerio est le témoin d’une scène qui va bouleverser sa vie.

Notre avis : Ce premier film révélé au Festival de Venise 2008 est l’œuvre d’un jeune réalisateur auteur de courts métrages et documentaires. C’est à la fois le portrait d’une famille monoparentale de classe moyenne et le récit d’un ado tourmenté. Valerio ne s’entend réellement bien qu’avec sa petite sœur et promène sa mine boudeuse du lycée dans lequel il est peu intégré à la piscine où, membre d’une équipe de natation, il subit les brimades et moqueries de ses pairs. On songe à L’Effrontée dans cette captation des doutes de l’adolescence, et par cette utilisation de l’eau comme symbole du refuge et des peurs inconscientes. Mais l’autisme de Valerio est tout autre que le caractère renfermé de Charlotte Gainsbourg chez Claude Miller et sa personnalité s’avère plus complexe et secrète. Par ses silences et sa révolte non extériorisée, il évoque plutôt Rosetta ou les jeunes héros d’Elephant, une caméra le filmant le dos lorsqu’il déambule confirmant le lien avec la démarche des Dardenne et Van Sant. Pour son premier long métrage, Mirko Locatelli se place ainsi sous l’influence de louables références tout en portant une griffe personnelle : un sens aigu de l’atmosphère et de la tension dramatique, par un style oscillant entre naturalisme et distanciation (voir la dernière séquence). Le Premier jour de l’hiver est en outre une réflexion pertinente sur la solitude, l’indifférence, et l’intolérance inhérentes à un certain âge de l’existence.

– Bande-annonce de Il primo giorno d’invierno