The crash (the beast stalker) - la critique + le test DVD

Raccord avec son thème, The crash taquine le platane et la sortie de route.

L’argument : Lancé à la poursuite d’un criminel, un sergent de police cause la mort dune fillette. Hanté par ce meurtre, le sergent découvre que la soeur de la fillette a été kidnappée et , prêt à tout pour la sauver, se lance dans une course-poursuite haletante avec le ravisseur.

Notre avis : On se demande où Dante Lam, tête de gondole déceptive du nouveau polar Hong-Kongais depuis Beast cops (1998), a pu trouver autant de fil blanc (vu sa filmo, il doit encore en avoir deux ou trois entrepôts à vider). Scolaire et sur-appliqué , son treizième film s’embourbe gentiment dans ses bonnes intentions, supportant mal le poids d’un récit qui préfère systématiquement l’enclume au marteau. D’ailleurs, la réalisation certes rythmée et globalement passable de l’objet ( pourtant elle même perclue d’atroces fautes de goût feuilletonesques, entre flashbacks floutés et introspections lacrymales) ne fait rien pour sauver ce petit policier bien pressé de boucler ses problématiques (cela dit la scène du crash est réussie).
De fait, on croirait l’autre Dante intégralement tendu vers la mise en place d’une séquence finale que seuls des narcoleptiques dissipés n’auraient pas pu voir venir. Seulement, pour nous amuser le palais avant d’envoyer cette sous-apothéose, il nous sert 1h40 de caméras mal-portantes et mal portées, des hectolitres de soupe lyophilisée sur la culpabilité, des dialogues de fond de commissariat et quelques scènes d’action parkinsoniennes qui tiendront en (mauvaise) haleine toute la fanbase de Louis la brocante. Sachez aussi que la meilleure actrice du film vient certainement d’apprendre à lire, que Nicholas Tse cachetonne sans risquer la foulure et que le personnage de ravisseur borgne joué par Nick Cheung est le seul qui échappe un tant soit peu aux carcans du genre, même si les jeux de miroirs humanistes entre good et bad guys sont passés de mode depuis 1995.
En définitive, s’il n’est pas intolérable et se laisse regarder sans broncher, The crash peine à nous agiter le palpitant et ne dépasse pas le stade de la bonne idée. On le conseille évidemment aux fans du cinéma made in HK (qui ne nous auront pas attendus), à ceux qui ont beaucoup de dimanche soirs à combler et aux moniteurs d’auto-école paranoïaques.

Le DVD :

Les suppléments :
Pingres : Un quart d’heure de making-of, quelques scènes coupées à juste titre et une bande-annonce.

L’image et le son :
Look de feuilleton de luxe, très numérique et surexposé, qui n’aide pas le film à sortir du lot malgré sa cohérence. Quant au son, c’est du tout venant efficace et bien mixé. Une BO un peu ridicule parfois, mais c’est la loi du genre.