Les bons baisers d’Italie de George Clooney
Le 21 mars 2016
Pour son second film, Anton Corbijn était attendu au tournant. Il effectue un virage à 90 degrés totalement contrôlé.


- Réalisateur : Anton Corbijn
- Acteurs : George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten
- Genre : Drame, Thriller
- Durée : 1h43mn
- Date télé : 25 février 2020 21:15
- Chaîne : C8
- Date de sortie : 27 octobre 2010
Pour son second film, Anton Corbijn était attendu au tournant. Il effectue un virage à 90 degrés totalement contrôlé.
L’argument : Jack est un tueur à gages habile et expérimenté. Toujours en alerte, il n’a aucune attache. Quand une mission tourne mal et lui coûte la vie de la femme qu’il aime, il se fait la promesse que son prochain contrat sera le dernier.
Cette ultime mission le conduit dans un pittoresque village italien niché dans de hautes collines. Mais pour Jack, chaque lieu peut se révéler un piège et chaque personne une menace. Toutefois, il prend goût aux confidences échangées autour d’un armagnac avec le prêtre du village, et se laisse entraîner dans une liaison avec une belle Italienne. Mais en baissant la garde, Jack prend peut-être des risques.
Une menace semble se rapprocher, et la mystérieuse femme qui l’a engagé n’est peut-être pas ce qu’elle prétend. Alors que Jack, de plus en plus méfiant, envisage de vivre, aimer et mourir en Italie, la tension monte jusqu’à la confrontation ultime, dans le dédale des ruelles escarpées du village.
Notre avis : Anton Corbijn, le réalisateur hollandais émérite de clips musicaux (entre autres ceux de Depeche Mode), possède un sens indéniable de l’image. Encore faut-il savoir maîtriser l’art de la narration afin de donner du relief à l’histoire. A cet égard, son coup d’essai au cinéma se transforme en coup de maître en rendant un vibrant hommage au chanteur de Joy Division, Ian Curtis, par l’entremise du magnifique "Control". Dans un noir et blanc, esthétiquement irréprochable, il s’écarte des chemins balisés trop fréquemment empruntés par la grande majorité des biopics formatés (aussitôt vus, aussitôt oubliés). Pari réussi haut la main. What else ? Le changement de cap est radical, il quitte le microcosme de la musique pour se tourner vers le thriller psychologique dépourvu du moindre artifice que le séducteur de ces dames, George Clooney (excusez du peu !), porte sur ses épaules de bout en bout. "The American" laissera sur sa faim ceux qui s’attendent à de l’action pure et dure malgré les rares courses-poursuites qui éclatent admirablement la structure minimaliste du récit. La caméra ne lâche pas d’une semelle les faits et gestes minutieux d’un tueur à gages solitaire, que ce soit dans son refuge ou à travers les venelles d’un village reculé des Abruzzes, point de mire de son ultime contrat. The American s’impose d’emblée comme un classique du genre grâce à la présence magnétique de George Clooney et à une mise en scène géométrique des plus épurées, lorgnant vers l’univers de Jarmusch (The limits of control), Melville (Le Samouraï) ou Antonioni (pour son sens de la solitude profonde des êtres). A propos de The American, le message est on ne peut plus CLAIR : "le silence est d’or..."
Norman06 31 octobre 2010
The American - la critique
Polar glacial et distancié, ce film n’échappe pas aux travers de l’« exercice de style » mais il séduit par un style élégant, une photographie soignée et le contre-emploi étonnant de George Clooney.
roger w 1er novembre 2010
The American - la critique
Absolument pas révolutionnaire, ce film ressemble à s’y méprendre au Ghost dog de Jarmush. C’est lent comme un Melville, mais c’est également joli à regarder et plutôt poignant vers la fin.
Christophe Butelet 4 novembre 2010
The American - la critique
Très beau film sur l’incapacité à changer de vie.