Télé Z
Le 16 janvier 2008
Un conte d’une naïveté intolérable, à la poésie visuelle pauvre et aux métaphores balourdes. Un beau sujet zappé.
- Réalisateur : Esteban Sapir
- Acteurs : Valeria Bertuccelli, Julieta Cardinali, Alejandro Urdapilleta
- Genre : Drame, Science-fiction
- Nationalité : Argentin
- Plus d'informations : Le site du film :
– Durée:1h35mn
– Titre original : La antena
Un conte d’une naïveté intolérable, à la poésie visuelle pauvre et aux métaphores balourdes. Un beau sujet zappé.
L’argument : Dans un monde où la Télévision dicte sa loi, les habitants ont été privés de leur voix et ne peuvent plus communiquer. Obnubilée par les programmes créés par le dictateur MR TELE, la population se doit de regarder, consommer et manger ses émissions.
MR TELE a pour ambition une solution finale visant à hypnotiser toute la population pour s’assurer de sa dévotion totale.
LA VOIX, seule survivante de ce monde anéanti, possède encore la parole et représente l’unique espoir de faire changer les choses.
Notre avis : « Quand la télévision devient une dictature ». La phrase d’accroche du second film de l’argentin Esteban Sapir a de quoi séduire en ces temps de manipulations et contrôles des médias (mais est-ce vraiment l’apanage de notre seule époque ?) parmi lesquels certaines chaînes de télévision, notamment celle qui réunit le plus de français devant ses programmes. Malheureusement cet intérêt s’épuise dès les premières minutes de cet hommage raté au cinéma muet et à l’expressionisme allemand. Au lieu du pamphlet fantasmé contre les dérives de l’instrumentalisation des masses, on assiste, perplexe, à un conte simplet se nourrissant peu subtilement de références évidentes comme Méliès, Lang et Chaplin. L’évolution du récit est fastidieuse, la musique atroce. Mais le pire réside dans cette utilisation frontale et maladroite de symboles bien malvenus. L’exemple le plus frappant, et le plus gênant, étant la machine du « méchant » (caricature d’Hitler) en forme de croix gammée à laquelle répond celle des « gentils » en forme d’étoile de David... Avouez que d’un point de vue métaphorique, il y a plus fin !
L’esthétique du film n’est certes pas sans intérêt mais n’apporte rien de plus que ses références pesantes, empilées les unes à la suite des autres à la manière d’un zapping vain. Seul le jeu sur les incrustations des dialogues est intéressant et offre une petite bouffée d’air ludique. Mais il faut reconnaître que l’on attendait un autre traitement de ces thèmes graves qui, ici, ne sont finalement qu’effleurés et noyés sous la parabole (ironiquement logique pour un film sur la télé). Ainsi l’ennui, notre ennemi mortel, pointe sans hésiter le bout de son nez tant et si bien que lorsque l’ersatz d’Hitler parvient à endormir toute la population de Telepolis, nous ne sommes pas loin de succomber nous aussi...
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Norman06 29 avril 2009
Telepolis
Exercice de style brillant mais un brin maniéré, c’est un film un superficiel, qui a beau convoquer Méliès et Lang mais n’arrive pas à la cheville de ces références. On se perd quelque peu dans une intrigue pourtant manichéenne à souhait.