Tale of tales : quand Matteo Garrone lorgne du côté de l’heroic fantasy

Sélectionné en compétition officielle pour la 68e édition du Festival de Cannes, Tale of tales s’annonce comme une fable un brin fêlée. Dans son trailer récemment dévoilé, l’on aperçoit notamment Salma Hayek dévorer... un cœur démesuré.

L’argument : Il était une fois trois royaumes voisins où dans de merveilleux châteaux régnaient rois et reines, princes et princesses : un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal, une reine obsédée par son désir d’enfant... Sorciers et fées, monstres redoutables, ogre et vieilles lavandières, saltimbanques et courtisans sont les héros de cette libre interprétation des célèbres contes de Giambattista Basile.

Notes : Non content d’avoir décroché un Grand prix du jury à deux reprises en 2008 et 2012 au Festival de Cannes (avec Gomorra et Reality), l’italien Matteo Garrone ressert le couvert en sélection officielle pour la 68e édition. Deux autres habitués transalpins de la Croisette l’accompagnent toutefois dans la course à la Palme d’or : Nanni Moretti, qu’on avait pas vu depuis Habemus Papam, et Paolo Sorrentino, reparti injustement bredouille en 2013 avec La grande bellezza.

Tale of tales n’est autre que l’adaptation d’un des recueils les plus populaires du célèbre courtisan, poète et écrivain Giambattista Basile : Le Conte des contes, publié à titre posthume entre 1634 et 1636. Une bonne façon pour Matteo Garrone de remettre au goût du jour une vieille marotte du cinéma italien : porter aux nus l’immoralité, comme le faisait si bien les Ferreri, Pasolini et autres Fellini. Reste maintenant à savoir si ce cocktail orgiaque à base d’ogres et de fées sera à la hauteur de ses ambitions.

Le casting international est en tout cas aguicheur, puisqu’on y croisera notamment Salma Hayek, Vincent Cassel, Toby Jones ou encore John C. Reilly. Tandis que la première bande annonce, sur fond de Gabriel Fauré, est pour le moins hypnotique et baroque. Gageons en tout cas que les Frères Coen et le jury trouveront cette fois autre chose à leur décerner qu’un énième Grand prix du jury.