Ma cité va rêver
Le 6 janvier 2017
Ce documentaire sur les jeunes de banlieue sort des sentiers battus et présente une séduisante proposition d’artiste.
- Réalisateur : Olivier Babinet
- Genre : Documentaire, Teen movie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Rezo Films
- Durée : 1h24mn
- Box-office : 46.271 entrées France
- Date de sortie : 16 novembre 2016
- Festival : Festival de Cannes 2016
L'a vu
Veut le voir
– Sélection ACID Cannes 2016
Résumé : Teen movie documentaire, Swagger nous transporte dans la tête de onze enfants et adolescents aux personnalités surprenantes, qui grandissent au cœur des cités les plus défavorisées de France. Malgré les difficultés de leur vie, les gosses d’Aulnay et de Sevran ont des rêves et de l’ambition. Et ça, personne ne leur enlèvera...
Notre avis : Le film « de cité » a longtemps été marginal en France. Réaliste avec Le Thé au harem d’Archimède (Mehdi Charef, 1985) ou poétique avec De bruit et de fureur (Jean-Claude Brisseau, 1988), le genre a pris de la graine contestataire avec La Haine (Mathieu Kassovitz, 1995), didactique avec Entre les murs (Laurent Cantet, 2008), avant d’aboutir à une floraison de films, surtout ces dernières années. En 2016, on a pu découvrir Divines (Caméra d’or), Chouf, Tour de France , et ce singulier Swagger. Son réalisateur, Olivier Babinet, révélé avec l’intéressante fiction Robert Mitchum est mort (2010), a planté sa caméra au collège Claude Debussy d’Aulnay-sous-Bois. Le propos est moins sociologique qu’artistique, cette dizaine d’enfants et ados ne formant nullement un panel des jeunes de banlieue.
- Copyright Ronan Merot
Préférant la sincérité à la stigmatisation, la fantaisie au misérabilisme, et l’imagination au naturalisme, le cinéaste offre un documentaire d’une grande fraîcheur, loin de l’esprit des reportages télévisés et de la noirceur des récits ayant abordé ce thème. « Mon propos politique, c’est celui de passer la grille et puis d’aller à la rencontre de ceux qui se trouvent sous les capuches. L’engagement du film est de laisser s’exprimer ces enfants et découvrir des individus. Pas une population fantasmée à qui on donne des noms fourre-tout qui suintent la peur et les préjugés : ’’les racailles’’, ’’les weshs’’. Je voulais qu’on se concentre sur le point de vue des enfants pour restituer ce qu’ils sont », a déclaré Olivier Babinet. Si la banalité des propos de certains jeunes (sur les premiers amours, le racisme ou le « retour au bled ») plombe un peu le film, Swagger regorge de moments de grâce, avec des digressions saugrenues mais jubilatoires dans les univers de la comédie musicale ou la science-fiction.
- Copyright Ronan Merot
On s’attache ainsi très vite à certains de ces protagonistes dont la petite Naïla, anti-Mickey Mouse, Régis, autoproclamé « populaire, populaire... », ou bien encore Paul, le Gene Kelly des cités, qui déclame sans sourciller : « Le plus important pour moi c’est d’aller au paradis. Le paradis en or... En argent. Dieu, Jésus, tout ça ». Certes, l’aspect « documenteur » fausse un peu la donne, mais le résultat reste étonnant de sincérité et d’optimisme. Il faut aussi souligner la qualité technique et artistique du film, et en particulier la photo de Tilmo Salminem, dont on avait admiré le travail pour L’Homme sans passé et Le Havre d’Aki Kaurismäki.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.