Les bas-fonds
Le 31 août 2010
Où l’enfance n’est pas toujours synonyme d’insouciance ; Submarino explore avec lucidité et compassion les tréfonds de l’indigence humaine et sociale.


- Réalisateur : Thomas Vinterberg
- Acteurs : Jacob Cedergren, Peter Plaugborg, Patricia Schumann, Morten Rose
- Genre : Drame
- Nationalité : Suédois, Danois
- Date de sortie : 1er septembre 2010
– Durée : 1h40mn
Où l’enfance n’est pas toujours synonyme d’insouciance ; Submarino explore avec lucidité et compassion les tréfonds de l’indigence humaine et sociale.
L’argument : Deux frères mènent, dans la même ville, des existences parallèles, séparés à jamais par les blessures de l’enfance. Pourront-ils un jour se retrouver et changer le cours de leur destin ?
Notre avis : La place de l’enfance et l’influence de l’environnement familial dans la construction de l’individu constituent les thématiques centrales du dernier long-métrage de Thomas Vinterberg. Les deux frères de Submarino n’ont jamais pu compter sur leur mère - seul parent du foyer - ce qui a conditionné leur personnalité et leur avenir. Sans ressource, ils ont toujours dû louvoyer pour s’en sortir, péniblement bien souvent. D’ailleurs, le titre, « submarino », est une allusion à une technique de torture dans laquelle on maintient la tête de la victime sous l’eau. Dans l’univers de Vinterberg, les héros évoluent dans un environnement hostile où ils ne trouvent ni repère ni attache, même amicale, et où la confiance, si ce n’est en soi-même - et encore - n’existe pas.
- © MK2 Diffusion
Submarino constitue une œuvre sur les hommes, leurs failles et leurs défauts ; non pour les dénigrer, mais pour comprendre ce qui les compose : dans leurs manques se trouvent les fragilités, les histoires personnelles, les épreuves. Le réalisateur de Festen (prix spécial du Jury à Cannes en 1998) se situe très clairement dans une approche humaniste de ses personnages, en s’attachant à mettre en avant ce qu’il y a de beau et touchant en eux, même lorsque leur comportement se révèle abject. Les deux frères aux activités pas toujours reluisantes profitent de ce traitement, leur ami Yvan, un criminel pervers, également, ce dernier étant présenté, sans être excusé - comme un homme en mal d’amour et complètement seul.
- © MK2 Diffusion
Cette compassion rend plus supportable la misère sociale et humaine que nous expose sans œillère Thomas Vinterberg. Malgré leurs difficultés personnelles, les personnages principaux ont en commun de toujours s’intéresser à autrui, de tenter de sortir du malheur ceux qui leur sont proches. Ils ne sont pas des héros, ne réalisent aucun exploit, mais leur ouverture représente certainement leur salut et leur permet de conserver un regard d’enfant dans un monde dominé par la grisaille. Les seuls moments où la lumière inonde l’écran sont d’ailleurs ceux où, enfants, ils ont connu quelques instants de bonheur. L’espoir est ce qui guide, coûte que coûte, les frères de Submarino et donne à ce long-métrage une saveur douce-amère, entre l’effroi de voir des destins brisés par le sort et l’émotion d’un courage sincère.
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LIRE AUSSI NOTRE ENTRETIEN AVEC THOMAS VINTERBERG ICI
- © MK2 Diffusion
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esdez 5 septembre 2010
Submarino - la critique
Cette description de l’esquisse de la formation des humaims est bien plombante et realiste, cependant la force du film tient particulierement par la capacite d’amour intacte chez des hommes detruits par leur propre histoire. Cette force d’amour est tres bien distillee tout au long du metrage et ce contraste donne toute la force a ce film coup de poing.