Le 20 août 2018
- Genre : Vidéo-clip
- Plus d'informations : Le site du groupe
Après La Vie est Belle et Un Été Français, Indochine continue l’exploitation de son album 13 en offrant au single Station 13 un clip impressionnant et percutant, du réalisateur et vidéaste Bouha Kazmi.
- ©2018 Bouha Kazmi. Tous droits réservés
Le morceau, Station 13, invitait plutôt à la danse. Sur scène, en plein 13 Tour, c’est même une transe collective, sous des lumières fluo. Mais déjà dans les paroles, une mélancolie. Nicola Sirkis y chante ses héros morts, il pense bien sûr à David Bowie, mais aussi tous ceux qui l’ont inspiré, Marguerite Duras, Salinger...
En proposant au vidéaste multi-nominé et récompensé Bouha Kazmi, spécialiste des effets visuels, il ouvre l’interprétation du morceau à d’autres horizons.
C’est cette même envie de varier les univers visuels d’Indochine qui amena le groupe à travailler avec des artistes singuliers pour ses clips, tels que Marc Caro, Jaco Van Dormael, le photographe Richard Kern ou encore Xavier Dolan pour le fameux clip de College Boy, qui partage quelques points communs avec celui-là.
- ©2018 Bouha Kazmi. Tous droits réservés
Pensé comme un court-métrage plutôt qu’un clip, ce film en noir et blanc, tourné en Afrique du Sud, ne s’inscrit pourtant ni dans une période ni dans un lieu donné.
Il est le concentré de toute une histoire de la persécution des noirs.
Les images sont percutantes, violentes mais elles sont le reflet d’une société en recul par rapport aux droits civiques de plusieurs parties de la population.
Dans son texte, Nicola Sirkis, après la perte de ses héros, chante un monde dans lequel il se retrouve seul et qui ne le comprend plus. Dans le film, l’ignorance des policiers et d’une partie de la population blanche leur fait abattre des êtres extraordinaires qu’ils ne peuvent comprendre.
- ©2018 Bouha Kazmi. Tous droits réservés
Bouha Kazmi semble ici délivrer un film définitif sur la condition des noirs dans nos sociétés blanches, avec des images qui rappelleront autant les répressions policières pendant le mouvement américain des droits civiques, dans les années 60, que les exactions racistes de Charlottesville. Il n’oublie pas non plus de mettre en scène l’indifférence ou l’impuissance des citoyens assistant à cette cruauté déployée avec férocité.
Visuellement superbe, le vidéaste trouve de solides appuis dans les grandes peintures de Peter Paul Rubens, Pieter Bruegel ou encore du Caravage.
Et c’est dans un geste étourdissant, à la fois vision fantastique et violence presque insoutenable, qu’il fait la métaphore d’une mise à mort des libertés.
Station 13 est une nouvelle pierre d’importance à l’édifice clipesque d’Indochine, un véritable court-métrage aux ambitions folles comme le groupe a maintenant l’habitude de proposer.
Galerie Photos
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