Woody Allen entre rêve et réalité pour son premier film après "Manhattan"
Le 13 mai 2020
Sandy Bates se met en scène dans son nouveau film pour lequel il a des difficultés à trouver le ton. Le constat touchant et poétique d’un auteur qui doute, assorti de trois beaux portraits de femmes.
- Réalisateur : Woody Allen
- Acteurs : Charlotte Rampling, Woody Allen, Jessica Harper, Marie-Christine Barrault, Tony Roberts
- Genre : Comédie dramatique, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h30min
- Date de sortie : 26 septembre 1980
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Résumé : Dans un train, Sandy Bates (Woody Allen) voyage avec des gens tristes et silencieux. Dans un autre train, des gens joyeux semblent faire la fête. Sandy essaie de convaincre le contrôleur qu’il n’est pas dans le bon train. Il essaie ensuite de s’échapper sans succès. Peu après, les passagers des deux trains vont se croiser dans une décharge... On vient d’assister aux rushes du dernier projet du cinéaste Sandy Bates, qui ne font pas l’unanimité au sein de son équipe.
Critique : Le film est construit comme un puzzle à la façon de Annie Hall du même Woody Allen (1977). Mais la comparaison s’arrête là. Autant son précédent film jouait entre passé et présent sur le ton de la comédie, autant ici, on navigue entre fiction et réalité dans un contexte sombre et mélancolique. Mais même la réalité est-elle vraiment la réalité ou une nouvelle fiction dans la fiction ?
Woody Allen parle de sa propre situation en décrivant un cinéaste qui se cherche, aussi bien dans son métier que dans sa vie personnelle. Il sortait à l’époque de l’énorme succès de Manhattan (1979) et semblait vivre une période particulièrement dépressive. On comprend qu’il s’interroge sur les tournants que prennent ses films, passant de pures comédies à des œuvres beaucoup plus complexes.
Avec le concours de son chef opérateur Gordon Willis, avec qui il collabore pour la quatrième fois consécutive, le cinéaste nous gratifie de magnifiques plans, qui peuvent rappeler tour à tour Federico Fellini pour les scènes de rêves, ou encore Ingmar Bergman pour les superbes portraits de femmes qui émaillent le film :
Si le cinéaste parle beaucoup de lui, il s’attarde aussi avec tact et admiration sur les trois personnes qui croisent la vie de Sandy Bates : Charlotte Rampling, personnage blessé, inaccessible et perturbé ; Marie-Christine Barrault, la Française, souriante, les pieds sur terre et flanquée de deux marmots insupportables ; ou encore Jessica Harper, plus jeune, mystérieuse et douce.
Woody Allen signe le plus sombre des films dans lequel il se met en scène. Il prouve une nouvelle fois toute l’étendue de son univers de cinéma. Avec Stardust memories, il balade le spectateur dans un histoire à tiroirs habile, plus triste que gai, mais qui n’oublie pas tout de même de livrer quelques répliques iconoclastes et drôles dont il a le secret.
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