Song for a dream : l’échappée d’Indochine avant la réédition collector

Notes : 1 an déjà que son album, 13, cartonne dans les bacs avec plus de 350 000 exemplaires vendus. En passe de reprendre une tournée complète à peu près partout dans laquelle le groupe réussit le tour de force d’envoyer son public dans l’espace, Indochine a dévoilé un nouveau single, Song for a dream, dont le clip est cette fois réalisé par un cinéaste chilien, Cristian Jimenez.

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Un puzzle passionnant se construit autour de 13. À l’image des pochettes des single, qui représentent toutes les drapeaux imaginaires de nations qui n’existent pas, le groupe de Nicola Sirkis a su attirer des artistes d’horizons divers pour la réalisation des films illustrant les singles de l’album.
Après l’Italie pour La Vie est belle réalisé par Asia Argento, la France avec Un été français sur l’arche de la Défense par Nicola Sirkis et l’Afrique du Sud pour Station 13 par Bouha Kazmi, Song for a dream nous emmène au Chili, pour un road-trip existentiel qui à nouveau s’éloigne d’une stricte illustration des paroles du morceau.
Exercice passionnant, c’est encore une fois cette même ambition de réunir des auteurs singuliers pour faire exploser les coutures de l’univers graphique du groupe.
En proposant à chaque fois un véritable court-métrage (exception faite du clip, purement illustratif même si le concept est fort, d’Un été français), le groupe invite à l’exploration des sentiments, des impressions que peuvent susciter ses morceaux aux artistes réceptifs.
Si, dans son texte, Song for a dream est plutôt un émouvant recueil de regrets accumulés tout le long d’une vie, le cinéaste en extrait plutôt une part positive, lumineuse, même si au fond il s’agit, comme pour Nicola Sirkis, de rêver « d’une vie incroyable ».
Un couple en voiture, donc, qui fuit quelque chose. Lui visiblement molesté, elle débrouillarde, il semble y avoir une urgence, et les plans nocturnes urbains du début paraissent circonscrire la menace dans le monde des hommes.
À mesure que l’on avale les kilomètres, l’environnement se fait plus désertique mais même là, au milieu de nulle part, il reste une propriété privée pour manquer de se faire agresser par un paysan prompt à brandir son fusil.
L’échappée se termine dans le désert où, débarrassé des oripeaux d’une vie dénuée de sens, il ne reste plus que l’eau d’une source et la chaleur du soleil pour caresser des corps sur le point d’accueillir la vie.
Finalement, un discours qui rejoint l’idée d’un monde atteignant son point de rupture et de l’espoir à trouver dans un ailleurs plus grand que soi, un berceau naturel à apprivoiser avec humilité comme le chante Nicola Sirkis dans Black Sky, la première piste de 13.
Après ce joli film, on attend avec impatience les prochaines vidéos de Nicola Sirkis lui-même, puisque le 16 novembre nous pourrons découvrir dans une réédition de l’album le clip tant attendu de Gloria avec Asia Argento, mais aussi – et c’est une première pour le chanteur-leader – un véritable court-métrage de 12 minutes autour du morceau Kimono dans l’ambulance dans lequel il réunit devant sa caméra les actrices Diane Rouxel et Béatrice Dalle ou encore l’urgentiste Patrick Pelloux.
De quoi étendre encore un peu plus l’univers si particulier et hétéroclite de 13.