Le 26 septembre 2016
Avec sa mise en scène clippesque, signature de Guy Ritchie, Snatch est un violent shoot d’adrénaline aussi burné que délirant, boosté par un scénario de petit malin multipliant les personnages hauts en couleur.
- Réalisateur : Guy Ritchie
- Acteurs : Brad Pitt, Jason Statham, Dennis Farina, Stephen Graham
- Genre : Comédie, Thriller, Film de gangsters
- Nationalité : Américain, Britannique
- Durée : 1h44mn
- Date télé : 6 mai 2021 21:06
- Chaîne : L'Équipe
- Date de sortie : 15 novembre 2000
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Résumé : Franky vient de voler un énorme diamant qu’il doit livrer à Avi, un mafieux new-yorkais. En chemin, il fait escale à Londres où il se laisse convaincre par Boris de parier sur un combat de boxe clandestin. Il ignore, bien sûr, qu’il s’agit d’un coup monté avec Vinny et Sol, afin de le délester de son magnifique caillou. Turkish et Tommy, eux, ont un problème avec leur boxeur, un gitan complètement fêlé qui refuse de se coucher au quatrième round comme prévu. C’est au tour d’Avi de débarquer, bien décidé à récupérer son bien, avec l’aide de Tony, une légende de la gâchette.
Notre avis : Fidèle à ce qui l’avait lancé en 1998 avec Arnaques, Crimes et Britanniques, Guy Ritchie continue sur sa lancée en 2000 avec son meilleur film Snatch, deuxième épisode d’un supposé triptyque bouclé par Rock’n Rolla en 2008. Plus fou, plus débile, plus alambiqué, Snatch repousse les limites du bon goût par un montage sous cocaïne, parfaitement raccord avec les situations complètement rocambolesques qui s’accumulent les minutes passant. Difficile voire impossible à résumer simplement tant les personnages principaux sont nombreux (une petite dizaine) et s’entremêlent entre eux, le film puise de cette pluralité une complexité scénaristique en prenant un malin plaisir à embrouiller le spectateur mais surtout à l’amuser par la collision pas toujours volontaire ni heureuse des différents losers et psychopathes peuplant le merveilleux monde déluré de Snatch.
- Copyright : Sony Pictures Entertainment
Voleurs, vendeur d’armes, bijoutiers peu scrupuleux, gitan aux poings d’or, promoteurs de match de boxe clandestins ou encore mafieux dégénérés composent ainsi le caryotype de ce foutoir jouissif. Affublés pour certains de pseudos aux consonances maintenant cultes, Guy Ritchie n’hésite pas à caractériser ses personnages par le biais de clichés plus qu’éculés. Cette peur de rien et ce désir d’effronté de ne jamais reculer devant la bêtise symbolisent l’humour du film (comme celui de Ritchie) et sa grande réussite par la même occasion. Ici, les punchlines fusent, les situations absurdes au point d’en être surréalistes également, dans une pure tradition d’humour british. Dans un tel contexte, le casting gonflé de talents ne peut s’en donner qu’à cœur joie. Meilleur exemple, et sûrement celui du plus connu, de par son image de star internationale et parce qu’il a accepté de réduire son salaire pour le film, Brad Pitt donne vie à Mickey, un gitan surexcité, tête de nœud et incompréhensible, avec un entrain contagieux qui nous fait oublier la présence de l’acteur pour retenir le personnage en tant que tel.
- Copyright : Sony Pictures Entertainment
Déjà une perle humoristique si bas du front qu’elle confine au génie, Snatch surprend également par ses sursauts dramatiques auxquels il était difficile d’imaginer. Loin de minimiser les embrouilles pesant sur le dos des personnages, le film expose clairement les conséquences, en particulier lors d’un montage parallèle sublimé par le morceau Angel de Massive Attack, aussi esthétique et classe que dramatique. Le danger apporté par ces pincées de sérieux insuffle de l’intérêt et de la sympathie pour certains personnages (pas tous, il y a quand même de sacrés ordures dans le lot), avec une forte volonté de les voir se dépatouiller du pétrin dans lequel ils se sont fourrés. Impliqué émotionnellement, on se passionne pour ces fêlés à la chance aussi fuyante qu’un lapin devant un lévrier de gitan, partagé entre rire de leurs malheurs et de leur instinct de survie foireux avec celui de s’émouvoir face au rouleau compresseur que représente la pègre anglaise, bien plus puissante qu’eux.
Quoi que l’on puisse reprocher à Guy Ritchie, à la patte identifiable parmi mille, sa capacité dans Snatch à mêler un humour décomplexé à la gravité de son histoire, assez tordue au demeurant, est indiscutable. Sa réalisation sur-stylisée, ignorant le concept de demi-mesure, fait de son film un objet d’une coolitude absolue, autant visuellement, avec ses effets de styles clinquant, que musicalement, avec sa bande originale en adéquation parfaite pour rendre les scènes les plus fortes, mémorables.
Un objet culte.
- Copyright : Sony Pictures Entertainment
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