Les disparus
Le 11 novembre 2014
Inspiré du cinéma américain indépendant actuel, ce premier long-métrage plutôt maîtrisé révèle un cinéaste à suivre.
- Réalisateur : Fabrice Gobert
- Acteurs : Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria, Arthur Mazet, Laurent Delbecque
- Genre : Thriller
- Nationalité : Français
- Durée : 1h33mn
- Date de sortie : 22 septembre 2010
- Festival : Festival de Cannes 2010
Inspiré du cinéma américain indépendant actuel, ce premier long-métrage plutôt maîtrisé révèle un cinéaste à suivre.
L’argument : Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne. Lors d’une soirée bien arrosée, de adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles. Quinze jours plus tôt. Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades. Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée avbsente et sans lien direct avec Simon. Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour...
Notre avis : Simon Werner a disparu et deux de ses amis aussi. S’agit-il d’une fugue ou bien d’agressions criminelles ? La question se pose mais n’est pas centrale. Le récit se divise en quatre volets, chacun portant le nom d’un adolescent dont on suit spécifiquement l’histoire. L’univers de Fabrice Gobert emprunte à celui de Gus Van Sant les longs travellings avant. Mais son cinéma est plus bavard que celui de son confrère américain : les adolescents de Simon Werner a disparu parlent entre eux et leurs gestes sont explicités. Plus qu’une enquête policière, il s’agit ici de comprendre le mode de vie de lycéens des années 90 (l’action se situe en 1992).
- © Diaphana Films
Le lycée constitue donc le principal lieu de ce premier long-métrage. Mais, si l’action se déroule en France, le cadre occidental semble plus vague. En effet, Fabrice Gobert n’a pas uniquement choisi de s’inspirer du style des productions indépendantes américaines mais également du cadre pavillonnaire propre à cette Amérique. C’est ainsi que les décors urbains ressemblent à s’y méprendre à ceux mis en avant par Tim Burton, par exemple, dans Edward aux mains d’argent (1991) : nous sommes dans une banlieue américaine, aux maisons alignées et aux rues fleuries parfaitement dessinées. Le lycée lui-même a des allures de campus, avec ses vastes pelouses et ses baies vitrées. Par ailleurs, tout comme il y a ambiguïté géographique, il n’y a pas d’ancrage générique : avec ses allures initiales de teen-movie, Simon Werner a disparu surprend par la capacité du cinéaste à jongler sur les différents registres : du film d’adolescent au thriller.
- © Diaphana Films
L’ensemble se révèle très agréable à suivre car le suspense reste entier jusqu’aux derniers instants : l’effet de surprise est maîtrisé. Les différents personnages sont interprétés avec justesse par des jeunes acteurs déjà aperçus pour certains dans des publicités et des seconds rôles, et dont c’est ici le premier rôle important. Il se dégage de Simon Werner a disparu une authenticité et un regard tout à fait original sur l’adolescence qui rend cette œuvre tout à fait pertinente, en attendant la seconde réalisation de Fabrice Gobert qui montre sans détour ses inspirations mais aussi ses libertés par rapport au cinéma qu’il aime et marque ainsi déjà son style.
La bande-annonce : ICI
- © Diaphana Films
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Norman06 22 septembre 2010
Simon Werner a disparu... - La critique
Tout sonne faux dans ce récit, à commencer par des dialogues d’une rare indigence et une interprétation hasardeuse, même si le jeune Laurent Delbecque relève un peu la barre lors du dernier quart d’heure. Les clichés inhérents au film du genre (dont la caractérisation sommaire : le sportif, le beau gosse, le souffre-douleur, la bonne copine...), loin d’être transcendés par un point de vue, ne débouchent que sur un regard aseptisé et sans âme, faussement remis en cause par un dénouement roublard et malin. Dommage car le procédé des regards multiples autour d’une même action avait donné lieu à de bonnes surprises au cinéma, de Gus Van Sant à Lucas Belvaux...