Le 10 octobre 2019
Entre comédie sociale et drame psychologique, le premier épisode de Mytho retient l’attention.


- Série : Mytho
- Réalisateurs : Fabrice Gobert - Anne Berest
- Genre : Comédie dramatique
- Date télé : 10 octobre 2019 20:55
- Chaîne : Arte

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Résumé : Mère et épouse dévouée, Elvira se sent de plus en plus transparente aux yeux des siens. Un jour, elle cède à la tentation d’un mensonge énorme et tabou pour retrouver amour et attention. Elvira deviendra-t-elle l’héroïne de sa propre vie ?
Notre avis : Dès le premier plan - un lent travelling sur une zone pavillonnaire -, on reconnaît le style de Fabrice Gobert (aidé par la romancière et scénariste Anne Berest), qui semble animer les clichés mystérieux du photographe américain Gregory Crewdson, en privilégiant des contrastes de couleurs et de lumières, reliés à des ambiances crépusculaires. Le premier opus de la saison 1 condense toute la grammaire du réalisateur, qui allie un ancrage géographique (la banlieue pavillonnaire), une manière d’installer la pesanteur, tout en jouant sur des ambiances éthérées, un goût pour l’entre-deux, qui lui permet d’hybrider cet étrange objet artistique, entre comédie sociale satirique et drame en suspens, les deux n’étant pas déterminés par des options claires.
Si l’on penche volontiers pour une œuvre féministe, la série installe l’étrange sensation d’une menace exogène, d’un élément qui vient parasiter le simple portrait d’Elvira, femme accablée par une charge mentale, contrainte de mentir, pour qu’on s’occupe d’elle, piégée par la consistance de ce mensonge qui redéfinit les contours d’une nouvelle coercition. La caméra, très attachée aux atmosphères, étire parfois quelques scènes jusqu’au bord de l’ennui. Toutefois, l’ensemble ne manque pas globalement d’originalité, s’avance à la manière d’un Desperate Housewives, contaminé par une forme de malaise métaphysique. Les comédiens parviennent globalement à convaincre, Marina Hands en tête.