Le 3 juin 2018
Sur un point de départ aussi improbable que stimulant, plusieurs cinéastes mélangent genres et tons pour un film réussi dans l’ensemble.


- Réalisateurs : Ernst Lubitsch - William A. Seiter - Bruce Humberstone - James Cruze - Norman Z. McLeod
- Acteurs : Gary Cooper, Charles Laughton, Charles Ruggles, May Robson, George Raft, Jack Oakie, Mary Boland, W.C. Fields
- Genre : Comédie, Noir et blanc, Film à sketches
- Nationalité : Américain
- Editeur vidéo : Elephant Films
- Durée : 1h28mn
- Titre original : If I Had a Million
- Date de sortie : 17 mars 1933

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– Sortie du combo DVD + Blu-ray : le 5 juin 2018
Résumé : Déçu par sa progéniture et sentant sa fin prochaine, le milliardaire John Glidden décide de donner un million de dollars à des personnes dont il aura, au hasard, choisi le nom dans l’annuaire.
Le film : On le sait, un film à sketches est, presque par essence, inégal et Si j’avais un million n’échappe pas tout à fait à la règle. Pourtant qu’il est savoureux, avec son mélange des genres, son fil rouge sarcastique et la variété de ses situations ! Drôle ou dramatique voire poignante, chaque histoire a son intérêt mais à bien y regarder le fond est particulièrement sinistre : l’enfer domestique, familial, professionnel, social (et même automobile) se décline de différentes manières, et, in fine, l’argent sert surtout à se venger si faire se peut des multiples humiliations de la vie courante. Si le sketch de Lubitsch, court et presque muet, est un modèle de concision habile, l’ensemble ne démérite pas et constitue un film plaisant, démonstration permanente du savoir-faire d’un studio malgré quelques maillons faibles (à vrai dire surtout La cellule de la mort, pataude charge contre la peine de mort).
Les suppléments :
Frédéric Mercier présente les cinq films de la « fournée Lubitsch » (1mn, avant le menu) et, en bonus, il analyse Si j’avais un million, se focalisant de manière précise sur le sketch tourné par le maître avec une grande méticulosité (18mn). Le reste, une pauvre galerie photos et la bande annonce des cinq métrages, est moins précieux.
L’image :
La restauration n’a pas pu gommer tous les parasites, mais ils sont considérablement réduits, et pour tout dire anecdotiques. Au moins l’image est-elle stable et, malgré un grain parfois épais, quelques passages légèrement flous, le confort visuel assuré.
Le son :
Là encore, les outrages du temps sont manifestes et ne peuvent être totalement gommés. Néanmoins, les voix sont claires et les dialogues parfaitement audibles. Pas de VF.