Short skin (L’éveil d’Edoardo) - la critique + le test DVD

Notre avis : Mal dans sa peau et dans son corps trop maigre, voûté, Eduardo, à l’âge des premiers émois, est affligé d’un phimosis mais aussi d’un copain obsédé, d’une sœur qui s’essaie à la grossièreté et d’une timidité excessive. Le film raconte l’été de ses 17 ans, et sa découverte contrariée de la sexualité ; rien ici de graveleux (enfin presque ...On se serait passé de l’épisode du poulpe) ou d’un comique régressif, on est plutôt dans la demi-teinte et les cadrages soignés. Les épisodes s’enchaînent, doux-amers, dans le cadre lumineux d’un bord de mer. Selon les moments, on peut en sourire ou être un peu ému, mais Short skin manque de rythme et de vigueur pour convaincre pleinement : les discussions obsessionnelles avec son ami, en particulier, sont répétitives et lassantes.

Copyright Epicentre Films

Le scénario tente d’insuffler de l’énergie par des péripéties
qui peuvent paraître annexes (la dispute des parents, la visite de la prostituée), mais c’est surtout dans les moments les plus simples, notamment avec le beau personnage de Bianca, que la mise en scène l’emporte. Le talent du cinéaste s’épanouit dans de lents travellings (discussion avec le père) ou dans la rigueur de certains plans fixes, mais au total, même soigné, le film laisse une impression de légère vacuité. C’est doux, sensible, sans aucun doute, mais aussi un peu creux et long. On conservera néanmoins quelques belles séquences, deux ou trois idées comme le prêt du livre et la métaphore de la tête à la fenêtre du train, le tout soutenu par une interprétation d’un bon niveau.
Curieusement, le film est sorti en salles sous le titre L’Éveil d’ Edoardo, et retrouve pour le DVD son titre original. Peut-être, l’éditeur Epicentre a-t-il voulu conjurer le sort en réorientant le message du film vers un aspect comique plus flatteur ? Lors de sa sortie en salle, Epicentre, également distributeur du film, avait connu le plus gros échec de ses 6 films annuels.

Le DVD

Les suppléments :

Dans un entretien, le réalisateur revient sur les sources du film, le casting, puis laisse place à l’acteur principal qui évoque cette expérience ; les deux évoquent la réception, de manière plus convenue, lors d’une projection en France. C’est intéressant mais un peu court (7 minutes). Les cinq scènes coupées, dont un ignoble karaoké, sans bouleverser notre vision du film, ne manquent pas de charme, notamment la longue discussion avec la mère (6 minutes). Une courte bio-filmographie, une galerie photos et des projets d’annonce complètent l’ensemble.

L’image :

Conforme à ce qu’on attend d’un DVD aujourd’hui, la copie est lumineuse, précise et impeccablement lisse.

Le son :

La VO est obligatoire, que ce soit en 2.0 ou 5.1, mais les sous-titres sont facultatifs. Dans les deux cas, la restitution des dialogues comme des bruitages est soignée.