Le 10 avril 2017
Un film très inégal, construit autour d’une actrice lumineuse.
- Réalisateur : Sylvie Verheyde
- Acteurs : Karole Rocher, Hafsia Herzi, Ash Stymest
- Genre : Drame
- Nationalité : Français
- Editeur vidéo : Blaq Out
- Durée : 1h42mn
- Date de sortie : 7 décembre 2016
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– Sortie DVD : le 21 avril 2017
Résumé : Je m’appelle Virginie je suis encore jeune.Je suis pute. On ne peut pas le dire autrement, de luxe. Là où j’en suis, c’est ce qui pouvait m’arriver de mieux.Je suis indépendante. Je sais me faire respecter. Je gagne très bien ma vie. Et puis je l’ai rencontré. Même pas aimable, même pas riche. Le genre de mec qui a une mission. Une catastrophe…Il cherche la merde et il va la trouver. Et moi avec lui.
Notre avis : Le meilleur du film est à notre sens la partie descriptive, c’est à dire grosso modo la première heure ; quand l’histoire se met en place, elle révèle un contenu assez fade et convenu ; la séquence du château qui devrait être un moment de suspens échoue à provoquer quelque émotion que ce soit ; les conséquences, le rôle du chauffeur ou de la maquerelle n’échappent pas aux clichés et plombent largement une intrigue devenue prévisible. D’autant plus que le film devient alors bavard, inutilement explicatif (voir le dialogue maladroit entre les deux femmes pendant la soirée d’anniversaire).
- Copyright Les films du Veyrier - The Bureau
Reste cette première partie, toute de délicatesse : on y suit le quotidien d’une call-girl de luxe décrit dans sa froideur et sa répétition ; les clients apparaissent souvent par morceaux ou flous, dans leur indistinction sans que la cinéaste fasse de cette belle idée un système. Derrière ce glacis perce une faille entrevue lorsque Virginie regarde une vitrine de jouets, puis qui s’élargit en malaises répétés. Elle trouve en Rupert un double qui n’a « pas de souvenirs d’enfance ». On voit bien ici la tentation psychologique, mais celle-ci demeure heureusement embryonnaire, sans excès interprétatif. Si les deux ne « savent pas s’amuser », la naïveté d’un jeu d’enfant leur redonne le sourire, ce qu’échouent à faire les soirées anonymes. Il y a là pourtant de beaux moments d’apesanteur : telle danse, telle course à pied dans les rues, ou nombre de passages muets. Mais ce sont des masques, comme se dissimule Malika derrière un pseudonyme ou le métier rêvé d’agent immobilier. C’est dans cette insatisfaction profonde et sans contours, qui dit quelque chose de notre société et de son malaise, que Sex doll touche et intéresse.
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Tant que la réalisatrice suit, caméra à l’épaule, les allées et venues de personnages opaques, tant qu’elle construit une manière de documentaire sur son actrice solaire, tant qu’elle privilégie l’image, le film trouve un ton à lui, une chanson douce et intrigante. Elle révèle, et c’est dommage, ses limites dans la construction pataude de péripéties. Oublions donc la fin ratée, gardons en mémoire des séquences comme saisies sur le vif, qui composent un portrait saisissant.
LE DVD
Les suppléments :
On peut écouter à part la bande originale, et les amateurs apprécieront. C’est tout.
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L’image :
Un léger manque de définition sur certains plans, mais l’ensemble est satisfaisant et retranscrit fidèlement aussi bien l’intérieur glacé que l’éclairage de nuit ou le bleu des discothèques.
Le son :
Pas grand chose à signaler : les versions stéréo et 5.1 sollicitent assez peu les enceintes mais les dialogues sont clairs et la musique a de la présence.
Galerie Photos
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