Sex and the city : le film - la critique

Interminable et caricatural, Sex and the city : le film évite de justesse le naufrage. Seuls quelques rares instants de grâce où l’humour de la série parvient à surnager dans un océan de bons sentiments sauvent l’ensemble.

L’argument : C’est la série qui a révolutionné l’approche de l’amour dans les fictions. Jamais on n’avait parlé aussi vrai, jamais on n’avait montré aussi sensuel, et le tout avec un humour qui est vite devenu la marque de cette série aussi culte que hot.
Le film promet de répondre à toutes les grandes questions que l’on se pose à propos de la série. Carrie va-t-elle enfin épouser Big ? Samantha peut-elle réellement se satisfaire d’un seul homme ? Charlotte arrivera-t-elle à tomber enceinte ? Miranda et Steve pourront-ils vivre heureux pour toujours ?

Notre avis : Retrouvailles laborieuses avec Carrie, Samantha, Charlotte et Miranda, quatre ans après l’ultime épisode de la série qui voyait les quatre copines trouver enfin chacune chaussure à son pied. Depuis, la vie s’est contentée de suivre son cours, les enfants ont poussé et les carrières quelques peu évolué. Le film est donc un épilogue à la série, visant à satisfaire notre brûlante curiosité : les quatre ex-célibataires se satisferont-elles de cette stabilité toute neuve ? Mais l’intérêt réside surtout dans le passage du petit au grand écran.

Malheureusement, l’adaptation n’est pas à la hauteur, se contentant de proposer une version aseptisée de la série qui se traîne en longueur, plombée par une absence totale de rythme et une avalanche de grands sentiments fleurant bon la guimauve et l’eau de rose. Près de 2h30 durant lesquelles l’intrigue se dirige au pas d’escargot vers un dénouement sans surprise entre deux défilés de mode (Carrie défile pour ses copines, Carrie défile pour Vogue, les quatre amies assistent à ... un défilé.). La verve de la série semble tout à coup bien loin !
Le passage de la quarantaine peut-il tout expliquer ? On a du mal à croire que quatre petites années de rien du tout aient achevé de transformer Carrie en héroïne de roman à l’eau de rose, Charlotte en Caroline Ingalls et Miranda en Desperate housewife, poussant la caricature dans ses retranchements. Sans compter une nouvelle arrivée : Louise, l’assistante dévouée mais sans grande consistance de Carrie, qui rêve du matin au soir au grand amour.

Heureusement, Samantha qui n’est pas prête de s’endormir sur ses lauriers, nous offre quelques réparties hilarantes et reçoit dans la foulée la Palme d’or pour sa cuisine inventive, suffisant à elle seule à justifier l’unique étoile que le film mérite. Encore que lorsque celui-ci trouve enfin un bon gag (le petit chien à la libido expansive), il s’empresse de le réutiliser jusqu’à ce qu’on crie grâce, poussant même le vice jusqu’à recourir aux vieilles ficelles de la comédie pipi caca à grands renforts de trucages sonores laissant baba. Et comme si cela ne suffisait pas encore, les héroïnes n’ont rien trouvé de plus judicieux que d’arborer des tenues jurant plus affreusement les unes que les autres (dire qu’il y en a près de 300 en tout...) alors que la B.O. semble avoir tout l’air d’avoir buggué sur 2 modes, ambiance romantique et du samedi soir.
Après cette adaptation malheureuse, on ne saurait trop conseiller de revoir plutôt l’intégrale de la série.