Serko

Un jeune cosaque, monté sur son cheval Serko, traverse et découvre l’Empire russe. Un joli conte initiatique.

L’argument : En 1889, monté sur un petit cheval gris, Serko, Dimitri quitte en début d’hiver les bords du fleuve Amour, situé aux confins orientaux de l’empire russe. Après d’extraordinaires péripéties, tous deux arrivent à Saint-Pétersbourg, à la cour du tsar. Ayant couvert plus de neuf mille kilomètres en moins de deux cents jours, ce jeune cavalier et son cheval ont réalisé ainsi le plus fantastique exploit équestre de tous les temps.

Notre avis : Serko a la voix du conte. Jacques Gamblin et son petit théâtre d’ombres, qui ouvrent le film, annoncent la nature du récit. C’est avant tout l’histoire extraordinaire d’un jeune cosaque qui, pour réparer une injustice, traverse toute la Russie et devient un héros. C’est aussi un récit initiatique. En mettant sa vie en péril, en affrontant la faim, le froid et mille autres dangers, Dimitri prouve qu’il n’est pas le couard qu’on l’accusait d’être. C’est également la découverte d’un pays (la belle mais âpre Sibérie) et des peuples qui l’habitent. Dimitri apprend d’eux l’hospitalité et la générosité, qui s’opposent à l’iniquité permanente des représentants de l’Etat.
Travaillé, mais difficile à mener (car très linéaire), le récit peine parfois à convaincre ; les événements s’enchaînent à un rythme un peu haché. En outre, si la très forte relation qui unit Dimitri à Serko est montrée, on aurait aimé la ressentir avec plus d’intensité. Le film manque donc un peu de force. Cependant, Serko parvient à ne jamais tomber dans l’exotisme (bien que les paysages y soient étonnants) et se montre résolument humaniste. Au moins deux bonnes raisons d’y emmener ses enfants.