Le 29 avril 2020
- Réalisateur : Lucie Viver
- Titre original : Sankara n'est pas mort
- : Météore Films
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Burkinabé
- Date de sortie : 29 avril 2020
- Durée : 109 minutes
- Titre original : Sankara n'est pas mort
- Plus d'informations : Le site officiel
Météore films diffuse à partir d’aujourd’hui le documentaire Sankara n’est pas mort en e-cinema sur la plateforme "La Vingt-Cinquième Heure", lancée le 18 mars en réaction à la fermeture des salles de cinéma françaises. Ce mercredi à 20h30, vous pourrez ainsi suivre le road-movie d’un poète au Burkina Faso. Tout cela sans bouger de votre canapé, en recréant en quelques clics l’ambiance d’une salle sombre.
Résumé : Le pélérinage d’un poète burkinabè sur les traces de Thomas Sankara.
Critique : Thomas Sankara est un mythe. Au début des années 1980, ce jeune officier d’inspiration marxiste est le leader de la « révolution démocratique et populaire », qui cherche à réformer les institutions du pays en prônant la redistribution des richesses, la libération de la femme ou encore la responsabilisation de la jeunesse, dans un pays rongé par la corruption et les divisions internes. Devenu président, Sankara rend son nom à la République de Haute-Volta, qui s’appellera désormais Burkina Faso. « Le pays des hommes intègres ». Comme un symbole de l’unité retrouvée, loin des vieux démons du colonialisme. Lors d’un discours devenu célèbre à Addis Adeba en 1984, il appelle les pays africains à refuser de payer leur dette auprès du FMI et de la Banque mondiale. « Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence », annonce-t-il déjà. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est assassiné lors du coup d’Etat qui portera son ex compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir pendant plus de 27 ans.
Trois décennies plus tard, que reste-t-il de son héritage ? C’est ce que voudrait savoir Bikontine, poète désabusé en quête d’évasion. Armé de son sac à dos et de sa plume, il quitte alors son village natal pour traverser le Burkina Faso en remontant vers le Nord. Il suit une voie de chemin de fer construite dans les années 1980, sur laquelle plus aucun train ne circule aujourd’hui. Un voyage à la découverte d’un pays qu’il connaît mal, parcours initiatique à la première personne dans lequel le spectateur se retrouve immergé du début à la fin.
Copyright Météore Films
Bikontine part des terres humides de Bérégadougou, lieu de culture de la canne à sucre, traverse les artères animées de Bobo-Dioulasso (capitale économique du pays), montre les mines d’or de Pompoï ou les danses traditionnels des cultivateurs de coton à Zamo. Sur son chemin, il suit des femmes et des hommes aux horizons très divers. Pourtant, dans le nom d’une jeune fille ou sur le tee-shirt d’un vendeur de souvenirs, l’ombre de Thomas Sankara n’est jamais très loin.
Copyright Météore Films
Le but n’est pas seulement de montrer ceux qui l’ont connu, mais aussi ceux que Sankara cherchait à représenter : les travailleurs pauvres, paysans ou ouvriers, les professeurs et les médecins, les marginaux, tous ceux à qui Sankara a voulu rendre leur dignité. Ils confient au poète leur quotidien et leur vision du pays, dans des fragments de vie d’une grande délicatesse. La caméra capte ces échanges de manière très intimiste et donne au documentaire un caractère presque fictionnel, comme si les personnages ne savaient pas qu’ils étaient filmés. Bikontine entrecoupe son récit de poèmes écrits au fil de son aventure. Ce voyage est aussi l’occasion pour lui de questionner le rôle du poète et de l’artiste en général, dans un pays dont la majorité de la population vit encore de l’agriculture.
Prix du Jury à l’African International Film Festival 2019, Lucie Viver signe ici une ode puissante à la découverte de soi et de l’autre, porté par les textes de Bikontine, la musique de Rodophe Burger et les images évanescentes de la campagne burkinabè. La qualité du son et de l’image font de ce film non pas un simple reportage mais un véritable documentaire de cinéma. C’est surtout une porte ouverte pleine d’espoir sur le Burkina Faso contemporain, trop souvent réduit à sa position au classements des pays les plus pauvres du monde. Le 30 octobre 2014, Blaise Compaoré est renversé par un soulèvement populaire, suite à sa volonté d’amender la Constitution pour briguer un cinquième mandat : le peuple burkinabè réclame plus de démocratie et que justice soit faite sur l’assassinat de Sankara.
Copyright Météore Films
Thomas Sankara est un mythe. Et au pays des hommes intègres, ce mythe-là n’est pas près de s’éteindre.
https://www.meteore-films.fr/ressources/_files/1/954c41f-324-Sankara_TLR-0429_WEB.mp4
Pour trouver les séances près de chez vous, rendez-vous sur le site de la Vingt-cinquième heure https://www.25eheure.com/
Certaines séances sont suivies d’une rencontre avec la réalisatrice Lucie Viver et le poète Bikontine.
Galerie Photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.