Quel point commun peut-il bien exister entre un père de famille toujours prêt à lever son verre, une mère restée aussi jeune que sa fille de vingt ans, une collectionneuse de porcelaines en tout genre ou encore un serveur rêvant de se marier et d’acheter une belle petite maison ? Eh bien, ils sont tous réunis à bord du Transylvania, magnifique bateau de croisière ralliant New York depuis l’Angleterre en quelques jours.

L’occasion pour Joseph Connolly de raconter un huis clos cocasse et ubuesque entre de multiples personnages qui ne vont pas tarder à se trouver un paquet de points communs. Dwight et David, qui passent plus de temps accoudés au bar qu’à admirer les flots, ont tous les deux de grands enfants, des femmes insupportables, et rêvent secrètement de relancer leur libido moribonde avec de charmantes demoiselles... Jennifer et Stacy, mère et fille, semblent à bord uniquement pour draguer. Quand à Rollo et Marianne, les enfants de David, ils vont tous les deux se lancer à corps perdus dans des romances très... inattendues !

Faire le voyage jusqu’aux Etats-Unis en compagnie de cette clique n’est pas de tout repos. Mais bon sang, qu’est-ce qu’on rigole ! La prose de Joseph Connolly s’avale sans peine et à vitesse grand V. Une fois encore, il se révèle être un brillant dialoguiste, possédant un sens du rythme et de la digression inimitables, et excelle dans l’analyse des rapports humains ou des comportements (amoureux). Même si l’on compatit aux problèmes gastriques de certains personnages (enfin, soyons francs, pas tous !), on regrette que le bateau arrive si rapidement à bon port. Pour le coup, on referait bien le voyage dans l’autre sens !