Grosse Fatigue
Le 1er octobre 2020
Entre humour et dérision, Guillaume Canet nous entraîne à la découverte des coulisses du cinéma et de la vie rêvée des stars. Une autofiction qui a de la gueule !
- Réalisateur : Guillaume Canet
- Acteurs : Guillaume Canet, Johnny Hallyday, Marion Cotillard, Philippe Lefebvre, Gilles Lellouche
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Distribution
- Durée : 2h03mn
- Date télé : 1er octobre 2020 09:36
- Chaîne : W9
- Date de sortie : 15 février 2017
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Résumé : Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la « liste » des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.
Critique : Le jeune homme bien-sous-tous-rapports qu’est Guillaume Canet est aussi devenu en vingt ans l’une des valeurs sûres du cinéma français, dotée de multiples talents. De son premier film à succès La plage, de Danny Boyle (2000) à Cézanne et moi (2016) en passant par Joyeux Noël (2005) et le biographique Jappeloup (2013), sa carrière de comédien est jalonnée de réussites. Avec le même bonheur, en 2002, il se lance dans la réalisation avec Mon idole. En 2006, Ne le dis à personne lui permet de rafler le César du Meilleur Réalisateur et en 2010, Les petits mouchoirs lui assure un véritable succès commercial. En 2013, brusquement désarçonné par l’échec de sa quatrième réalisation, le thriller américain Blood Ties, mais aussi marqué par les propos d’une journaliste qui le décrit dans des termes peu flatteurs à travers lesquels il ne se reconnaît pas, il décide de se mettre au vert et de plancher sur un scénario où il serait question de la crise de la quarantaine, de l’angoisse de vieillir mais aussi de l’égocentrisme de notre monde contemporain. C’est ainsi que naît Rock’n’Roll où chacun garde son vrai nom tout en jouant un rôle de fiction laissant au spectateur le plaisir de séparer le vrai du faux.
- Copyright Jean Claude LOTHER/Les productions du Trésor/Pathé Productions/M6 Films/Appaloosa Cinéma/Caneto Films
C’est par un reportage, filmé caméra à l’épaule que l’on pénètre au cœur d’un tournage avec ses petites combines et ses grands délires. On y croise tour à tour une stagiaire bien peu considérée, essentiellement préposée au café, un assistant gaffeur et maladroit, une vedette féminine méprisante et un acteur qui, grâce au privilège de son nom, obtient de manière instantanée un rendez-vous avec un ponte de la médecine dès lors qu’il craint d’ être atteint d’une maladie grave. Puis, on retrouve Guillaume Canet dans sa vie quotidienne avec ses parents, son épouse Marion Cotillard et leur fils. Une vie somme toute banale (celle-là même qui va le mener à vouloir inverser son look) même si tout le monde ne vit pas avec une femme parlant toute la journée avec l’accent québécois dans le but de décrocher le premier rôle du prochain film de Xavier Dolan. La scène où Marion Cotillard se transforme en Céline Dion est jubilatoire. Hilarante, Marion Cotillard joue à fond le jeu de la caricature, aussi épatante dans la folie que la sobriété.
- Copyright Jean Claude LOTHER/Les productions du Trésor/Pathé Productions/M6 Films/Appaloosa Cinéma/Caneto Films
Et elle n’est pas la seule. Car Guillaume Canet a convié tous ses copains : De Gilles Lellouche à Yodélice (Maxime Nucci) ou Kev Adams (symbole du jeunisme obligatoire) en passant par notre papy rocker, l’inénarrable Johnny Hallyday amnésique, alcoolique et menteur, s’autoparodiant avec un bonheur partagé aux côtés de l’inséparable Laeticia d’un naturel surprenant en gardienne lucide et complice de l’ex-idole des jeunes. Entre réalité et fiction, chacun se plait à nous offrir des scènes souvent décalées mais toujours drôles et inattendues. En supprimant toute trace de starification, Guillaume Canet s’applique à nous faire voyager dans un univers qu’il habille d’un réalisme si troublant que l’on finit par douter d’être en présence d’ une fiction.
- Copyright Jean Claude LOTHER/Les productions du Trésor/Pathé Productions/M6 Films/Appaloosa Cinéma/Caneto Films
Non content de s’attarder sur les vicissitudes inhérentes au métier d’acteur, il jette un regard satirique sur la dictature de l’apparence et le narcissisme ambiant qui a envahi peu à peu nos sociétés plus intéressées par les selfies que par une réelle communication. Adoptant alors un ton plus généraliste, le récit perd de son intensité pour finalement se désagréger dans des excès grand-guignolesques qui tuent l’agréable causticité initiale. Malgré une fin qui frise le ridicule, Rock’n’Roll est avant tout une farce originale et grinçante qui, sous couvert de nous amuser des délires d’un artiste sous pression, s’interroge discrètement sur nos peurs et nos aspirations. Ça gratte et ça dérange un peu et ça fait un bien fou !
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