Le 27 décembre 2016
Un documentaire assez sentimental sur le célèbre artiste, à travers des photographies et des témoignages inédits.
- Réalisateur : Clémentine Deroudille
- Genre : Documentaire
- Nationalité : Français
- Durée : 1h17mn
- Titre original : Robert Doisneau, le révolté du merveilleux
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– Sortie DVD : le 5 décembre 2016
Résumé : Au fil de photographies inédites, d’archives vidéo ainsi que d’entretiens avec ses complices de toujours, Robert Doisneau, le révolté du merveilleux raconte comment cet enfant des faubourgs est devenu l’un des plus célèbres photographes du monde. De Paris à New York en passant par Tokyo, le documentaire, cadencé par les dessins d’Emmanuel Guibert, donne la parole à ses filles, Annette Doisneau et Francine Deroudille, à quelques-uns de ses amis — la photographe Sabine Weiss, les écrivains Jean-Claude Carrière et Daniel Pennac, la comédienne Sabine Azéma — et à des personnalités ayant écrit sur ses images, de Philippe Delerm à François Morel. Réalisé par sa petite-fille, Clémentine Deroudille, le film dresse le portrait intime de l’homme et de l’artiste, d’un Doisneau inattendu, farouchement déterminé à être un pourvoyeur de bonheur.
Notre avis : L’emblématique photographe du très célèbre Baiser de l’Hôtel de ville est honoré par sa petite-fille, Clémentine Deroudille. Le documentaire, diffusé sur Arte en octobre dernier, offre un panorama organisé en rubriques, qui suivent globalement un axe biographique. Avant d’immortaliser le peuple de Paris et sa banlieue, Doisneau a d’abord été photographe industriel chez Renault. Après la guerre, il rejoint l’agence Rapho et son travail se concentre sur les classes populaires qu’il fixe d’un oeil tendre. Mais il serait fallacieux de réduire Doisneau à cette bienveillance, car les photographies de cet artiste, comme le rappelle Philippe Delerm, ne donnent pas une image forcément idyllique de la France d’après-guerre : on y perçoit la grande pauvreté des catégories défavorisées et on aurait aimé que le documentaire, un peu plus politique, un peu plus analytique, un peu moins humaniste bon teint, insiste sur cette réalité sociale.
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Pour cela, il aurait fallu donner la parole à d’autres intervenants que Pennac, Morel, Carrière, Azéma : tous s’accordent à reconnaître la bonté du bonhomme, des anecdotes sont citées de manière très convenue dans ce genre de circonstances, jusqu’à une poignée de mains inoubliable. Mais rien sur la technique photographique. Rien pour démentir la très fausse impression de spontanéité que laissent les clichés du photographe. Doisneau n’était pas un artiste qui prenait toujours ses photos sur le vif : un extrait du film le montre d’ailleurs à plat ventre, recherchant un angle satisfaisant pour saisir -en couleur- la réalité d’un quartier de banlieue des années 80. C’est ce Doisneau-là, loin du noir et blanc nostalgique figé par les manuels scolaires, qui suscite l’intérêt, dans la mesure où il investit des espaces totalement désertés de présence humaine. Un autre Doisneau, celui qui photographie de très straight Américains en plein période de contre-culture des années 60, aurait mérité un éclairage plus approfondi.
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Malheureusement -serait-on tenté de dire- c’est une oeuvre, pas la plus intéressante, mais la plus célèbre, qui va figer pour toujours l’image du photographe : tout le monde le sait, elle représente deux amoureux, extraits du tumulte environnant. Ils s’embrassent avec fougue. Ce cliché témoignera d’un art de vivre à la française, dont le mythe perdure jusqu’au Japon où, nous apprend le film, l’image se décline sur des sous-vêtements ! Le documentaire accorde à ce cliché une place non négligeable -toute une rubrique-, de la même façon qu’il ne nous épargne pas les rituels films super 8, pour nous prouver que Doisneau ne négligeait pas sa famille.
Au final, Le révolté du merveilleux se feuillette agréablement comme un album de souvenirs, mais ne rend guère hommage à son art.
Les suppléments :
– Interview de Clémentine Deroudille : l’entretien, d’une douzaine de minutes, permet de comprendre les intentions de la petite-fille du photographe. Il s’agissait bien, pour elle, de démystifier cette icône nationale qu’est devenu Robert Doisneau, enfermé dans un monde nostalgique en noir et blanc. Pas sûr qu’au final elle soit parvenue à justifier le terme "révolté" mentionné dans le titre.
– Scènes coupées
Au nombre de trois, ces scènes n’ont pas beaucoup d’intérêt. Elles nous présentent :
– une séance de projection joyeuse, où certains enfants fixés par la pellicule de Doisneau revoient les photographies en question.
– un tireur de photographies faites par Doisneau, qui témoigne de son travail
– un tatoueur qui grave sur la peau le célébrissime Baiser de l’Hôtel de Ville
Galerie Photos
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